Le chef des rebelles libyens a adressé mardi un ultimatum expirant samedi aux partisans de Mouammar Kadhafi dans les derniers fiefs du régime, dont Syrte, pour qu'ils se rendent, faute de quoi ils s'exposeraient à des opérations militaires.

Le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil a affirmé que des négociations étaient en cours avec des dignitaires de ces villes, notamment Syrte, pour essayer d'obtenir leur reddition sans combat.

«Cette fenêtre d'opportunité expirera à la fin (vendredi en Libye) de l'Aïd el-Fitr. À partir de samedi, si une issue pacifique n'est toujours pas en vue sur le terrain, nous pourrons faire la différence militairement», a déclaré M. Abdeljalil lors d'une conférence de presse à Benghazi.

Le CNT, le bras politique des rebelles

Le Conseil national de transition (CNT) a été créé le 27 février à Benghazi (est), dans les jours qui ont suivi le début de la révolte contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi en Libye.

Présidé par Moustapha Abdeljalil, un ancien ministre de la Justice de Mouammar Kadhafi, le CNT compte une quarantaine de membres, désignés en théorie pour leur expérience et sur la base de la répartition géographique.

Le 27 février, les représentants de l'insurrection annoncent la création d'un «Conseil national indépendant» de transition, à Benghazi (est), deuxième ville du pays et fief de la contestation, chargé de représenter «toutes les villes libérées de Libye». Cet organe sera «le visage de la Libye pendant la période de transition», déclare un porte-parole.

Le 5 mars, Le CNT se déclare «le seul représentant de la Libye», à l'issue de sa première réunion à Benghazi, et charge Omar al-Hariri, membre du Conseil, des «affaires militaires». Mahmoud Jibril est désigné à la tête d'une «équipe exécutive pour gérer la crise» et qui sera chargée des relations étrangères et de représenter la Libye.

Le CNT va rapidement devenir le seul interlocuteur des Occidentaux, Français, Britanniques et Américains en tête.

La France est le premier pays à le reconnaître le 10 mars comme «le représentant légitime du peuple libyen». Fin mars, le responsable des affaires internationales au sein du CNT rencontre à Londres les ministres des Affaires étrangères américaines, britanniques et françaises. Des diplomates occidentaux prennent ensuite leurs fonctions à Benghazi, où des émissaires sont envoyés pour des consultations.

Le 8 août, le président du CNT Moustapha Abdeljalil est contraint de limoger l'ensemble de son «bureau exécutif», sorte de gouvernement par intérim, mis en place en mai par le CNT pour administrer les territoires «libérés» dans l'est. Le limogeage intervenait une semaine après l'assassinat dans des circonstances mystérieuses du chef d'état-major de la rébellion, le général Abdel Fatah Younès.

Seul Mahmoud Jibril, numéro deux de la rébellion et qui joue le rôle de premier ministre, a conservé ses fonctions et doit reconstituer son équipe.

Le CNT a défini à la mi-août une nouvelle feuille de route pour l'après-Kadhafi, une «déclaration constitutionnelle» prévoyant de remettre le pouvoir à une assemblée élue dans un délai de huit mois maximum et l'adoption d'une nouvelle Constitution.

Plus de cinquante pays reconnaissent le CNT, dont près de la moitié depuis l'entrée des rebelles à Tripoli, le 21 août. Le Conseil représente désormais la Libye au sein de la Ligue arabe.

Le 25 août, la rébellion a annoncé le transfert de son «gouvernement» de Benghazi à Tripoli, deux jours après avoir pris le quartier général de Mouammar Kadhafi à Bab al-Aziziya à Tripoli.