Un jeune Canadien a trouvé la mort en Libye cette semaine en combattant le régime de Mouammar Kadhafi au sein des forces rebelles, selon des proches.

Des amis et des collègues de Nader Benrewin ont soutenu que le jeune homme de 24 ans avait été abattu par un franc-tireur alors qu'il tentait de pénétrer dans le quartier général du dictateur à Tripoli, mardi.

Le ministère canadien des Affaires étrangères a affirmé qu'il était au courant des informations selon lesquelles un ressortissant canadien était mort en Libye, mais a refusé de confirmer la nouvelle.

Haitham Alabadleh a indiqué que son ami Nader avait récemment joint les rangs des rebelles libyens, après avoir vu les ravages de cette guerre civile. La plupart des membres de sa famille vivent toujours dans ce pays.

M. Alabadleh s'est rappelé de son ami comme d'un militant pacifiste. Il a raconté que M. Benrewin a vécu et travaillé comme programmeur à Ottawa pendant trois ans avant de quitter son poste pour se rendre en Libye.

«Il est parti en Libye pour s'assurer de montrer aux médias internationaux ce qui se passe réellement là-bas», a-t-il dit au cours d'une entrevue téléphonique. «Kadhafi continue de dire que ce sont seulement des petits groupes qui ont des différends, que les problèmes seront réglés, et que personne ne meurt en Libye.»

Les racines libyennes de Nader Benrewin étaient profondes, malgré une enfance passée sur trois continents. Il est né à Edmonton, mais sa famille a rapidement déménagé à Ottawa, puis au Royaume-Uni. Après quelques années passées à Tripoli, il est finalement revenu à Ottawa en 2008.

Une fois de retour, il s'est donné corps et âme pour des causes sociales, selon son ami Haitham, participant fréquemment à des collectes de fonds pour les habitants de la bande de Gaza ou aux efforts visant à établir un cimetière musulman à Ottawa. Toujours selon M. Alabadleh, il assistait aussi à des conférences et des séminaires sur le processus de paix au Proche-Orient.

Dans la capitale fédérale, Nader Benrewin a travaillé pendant un an et demi au sein d'une entreprise privée de technologie, SilenceIt, avant d'accepter un emploi de concepteur web chez N-VisionIt, en décembre 2010.

Pendant ses trois mois au sein de cette société, M. Benrewin a acquis la réputation d'employé-modèle à la nature affable, a affirmé Nathalie Villeneuve, l'une de ses collègues.

En mars dernier, lorsqu'il a démissionné, il n'a pas du tout caché sa volonté de rejoindre l'insurrection, a-t-elle expliqué. «Il nous a expliqué ce qu'il comptait faire et pourquoi il comptait le faire», s'est rappelé Mme Villeneuve.