L'armée syrienne a poursuivi mardi son offensive contre les rebelles, notamment à Alep (nord), quelques heures après avoir prolongé de trois jours une trêve maintes fois bafouée depuis la semaine dernière.

Dans un communiqué publié lundi soir, les forces armées du président Bachar al-Assad ont affirmé «prolonger de 72 heures le gel des combats sur l'ensemble du territoire syrien, à partir du (mardi) 12 juillet à 0 h 01».

C'est la deuxième fois que l'armée syrienne prolonge cette trêve temporaire annoncée la semaine dernière à l'occasion de l'Aïd al-Fitr, la fête marquant la fin du mois sacré du ramadan.

Mais ce cessez-le-feu a très rapidement volé en éclats, une offensive de l'armée parvenant à couper la dernière route de ravitaillement des quartiers rebelles d'Alep. Les rebelles ont riposté par une contre-offensive, sans grand succès.

Mardi, les bombardements du régime et de son allié russe continuaient de viser les quartiers rebelles de la deuxième ville du pays, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Les avions du régime et de la Russie frappent la périphérie nord (d'Alep) et l'armée a pris plusieurs immeubles à Layramoun», district industriel à la périphérie nord-ouest de la métropole, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

La télévision d'État syrienne a montré de violents tirs et bombardements à Layramoun, avec des soldats se faufilant à travers des immeubles percés de trous béants.

Les rebelles utilisent Layramoun et le quartier voisin de Bani Zeid pour tirer des roquettes sur les secteurs ouest de la ville, tenus par le régime.

«L'objectif immédiat de l'armée est de repousser les rebelles (de ces zones) pour que cessent leurs tirs de roquettes», a indiqué à l'AFP M. Abdel Rahmane.

La pluie de roquettes tirées par les rebelles depuis la semaine dernière a fait des dizaines de morts parmi les civils dans les quartiers ouest de l'ex-capitale économique de Syrie.

Dans le même temps, des bombardements du régime ou de la Russie sur des quartiers d'Alep contrôlés par les insurgés ont également tué des civils.

Selon M. Abdel Rahmane, la trêve décrétée par le régime ne tient en fait dans aucune région du pays.

«Il y a des combats partout, Homs (centre), Hama (centre), Lattaquié (nord-ouest) et Alep», affirme-t-il.

Alep est un des principaux enjeux du conflit en Syrie, qui a fait plus de 280 000 morts depuis 2011 et jeté hors de chez elles des millions de personnes.

Avec la route de ravitaillement coupée, les quelque 200 000 habitants des quartiers rebelles de la ville vivent des pénuries de nourriture et d'essence depuis plusieurs jours et craignent un long siège.

Près de 600 000 Syriens vivent dans des zones assiégées, notamment par les forces du régime. Les rebelles utilisent toutefois la même tactique dans certaines zones.

Mardi, l'ONU a exprimé sa «profonde inquiétude» à propos de la situation à Alep. Alors que des habitants du secteur rebelle de la ville comptaient énormément sur l'arrivée d'aide humanitaire, l'accès est désormais «virtuellement impossible».