Au moins 47 personnes ont été tuées dans les violences en Syrie au premier jour d'une trêve éphémère déclarée à l'occasion de l'Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice qui dure jusqu'à lundi, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La journée a été marquée en particulier par deux attentats meurtriers à la voiture piégée à Damas (cinq morts et plus de 30 blessés) et dans la ville méridionale de Deraa (trois soldats morts et huit blessés).

Au total, au moins 16 civils, 19 soldats et 12 rebelles ont été tués vendredi, a précisé l'OSDH, une organisation basée en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires à travers le pays.

Ces violences surviennent alors qu'armée et rebelles s'étaient engagés jeudi, à l'appel de l'émissaire international Lakhdar Brahimi, à faire taire leurs armes durant les quatre jours de l'Aïd el-Adha, tout en se réservant le droit de riposter.

Le Front al-Nosra, un groupe djihadiste rebelle qui a revendiqué la plupart des attentats ces derniers mois, avait catégoriquement rejeté toute idée de trêve.

Et même si les violences ont semblé marquer le pas vendredi matin, l'armée a annoncé dans l'après-midi que des opérations étaient en cours en riposte à des « violations » commises par « des groupes armés » en différents lieux à travers le pays.

« La trêve a volé en éclats dans plusieurs régions de la Syrie, mais il y a malgré tout moins de violences et moins de victimes que d'ordinaire », a déclaré à l'AFP le directeur de OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Au moins cinq personnes ont été tuées : trois à Harasta et une à Erbine dans la grande banlieue de Damas, ainsi qu'une à Khaldiyé, un des quartiers rebelles encerclés de Homs, dans le centre du pays, selon la même source.

Une vidéo, mise en ligne par des militants à Homs, montre de la fumée noire qui s'élève après la chute de cinq obus et des voix crient « Allah Akbar ». « Homs est en train d'être détruite au premier jour de l'Aïd », entend-on également sur l'enregistrement.

Selon l'OSDH, des combats ont lieu à Assali, un quartier du sud de Damas et à Sayeda Zeinab, à la périphérie de la capitale. En outre, une voiture piégée a explosé dans le quartier de Tadamoun sans faire de victime, a assuré cette organisation.

Un habitant du camp palestinien de Yarmouk, dans le sud de Damas, a affirmé avoir entendu des tirs à l'extérieur du camp, sans toutefois être en mesure de déterminer l'origine des tirs. « Il n'y a personne dans les rues de Yarmouk, chacun est terré chez lui », a-t-il ajouté, sous le couvert de l'anonymat.

Autour de la capitale, les routes reliant les banlieues à Damas étaient coupées et seuls les militaires étaient autorisés à passer, a affirmé un chauffeur de taxi.

Des accrochages avaient également lieu à Tall Kalakh, près de la frontière avec le Liban, et des combats opposaient rebelles et soldats autour de la base militaire de Wadi Deif, dans la périphérie de Maaret al-Noomane (nord-ouest).

Ces violences interviennent aux premières heures d'une trêve proposée aux belligérants par M. Brahimi et prévue pour durer les quatre jours de célébration de la fête musulmane d'Al-Adha.