L'opposant syrien Haytham al-Maleh a annoncé mardi avoir été chargé par une coalition de Syriens «indépendants sans affiliation politique» de former un gouvernement en exil au Caire.

«J'ai été chargé de diriger un gouvernement de transition et de commencer les consultations» avec l'opposition en Syrie et à l'étranger, a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse dans la capitale égyptienne.

M. Maleh, musulman conservateur, avocat et défenseur des droits de l'homme âgé de 81 ans, a passé plusieurs années en prison. Il a été emprisonné de 1980 à 1986 avec un grand nombre de syndicalistes, de militants et d'opposants politiques, pour avoir réclamé des réformes constitutionnelles.

Il a travaillé pour Amnistie internationale et aidé à fonder l'Association syrienne des droits de l'homme (ADHS) en 2001, dont les activités en Syrie sont gelées depuis plus de quatre ans.

Il a aussi été incarcéré en octobre 2009 avant d'être libéré en vertu d'une grâce présidentielle en mars 2011, quelques jours avant l'éclatement de la révolte.

M. Maleh a expliqué la décision de former un gouvernement par la crainte d'un vide en cas de chute du président Bachar al-Assad.

«Nous ne voulons pas nous retrouver dans une situation de vide politique ou administratif, a-t-il dit. Cette phase nécessite une coopération entre toutes les parties.»

Cette annonce au Caire intervient au lendemain de celle de l'Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs et de civils armés combattant le régime, qui avait présenté lundi un «programme de salut national» appelant à la formation d'un conseil présidentiel de six personnalités politiques et militaires qui dirigerait la transition après la chute du régime.

Cette instance serait chargée de «proposer des lois, soumises à référendum, pour restructurer les organismes militaires et de sécurité et proposer des solutions pour intégrer dans les structures militaires et de sécurité les civils qui ont combattu durant la révolution», selon l'ASL.

Abdel Basset Sayda, président du Conseil national syrien (CNS), principale coalition d'opposition, a quant à lui annoncé samedi qu'il allait discuter avec les groupes rebelles présents sur le terrain d'un gouvernement de transition qui serait dirigé par une personnalité engagée dans le soulèvement dès son déclenchement.

Le 21 juillet, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait appelé l'opposition syrienne à former rapidement un «gouvernement provisoire représentatif de la diversité de la société syrienne».

Depuis mars 2011, plus de 20 000 personnes ont péri dans les violences en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), établi en Grande-Bretagne. Il est impossible de vérifier ce chiffre de source indépendante.