À Damas depuis moins de deux semaines, le général norvégien Robert Mood se retrouve dans l'oeil du cyclone. À la tête de la mission d'observateurs de l'ONU, le militaire est décrit comme un homme impassible, déterminé à mener à bien sa tâche malgré les obstacles, explique notre collaboratrice.

Le général norvégien Robert Mood est «tombé amoureux» de Damas en 2009, alors qu'il y était dans le cadre de son travail pour l'ONU. Les petites allées de la capitale syrienne, où il marchait avec sa femme et son fils, lui ont laissé un sentiment de sécurité et d'accueil.

Aujourd'hui, le chef de l'équipe d'observateurs de l'ONU doit avoir une tout autre impression en regardant la ville déchirée par la violence. Hier, il s'est rendu sur les lieux de deux attentats qui ont fait au moins 55 morts et 370 blessés. Il a appelé à «l'arrêt des violences». La veille, une bombe a visé un convoi dans lequel il se trouvait. Dix soldats syriens qui escortaient les observateurs ont été blessés.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, a estimé que l'attaque pourrait remettre en cause la mission, chargée d'observer la trêve conclue le 12 avril dernier entre le gouvernement syrien et les rebelles - et violée à maintes reprises depuis.

Mais le général à la retraite Sverre Diesen, qui a travaillé avec Robert Mood à plusieurs reprises, croit que le militaire de 53 ans ira jusqu'au bout de sa tâche. «Je crois qu'il faudrait que la situation soit vraiment très difficile pour qu'il en vienne à la conclusion que sa mission ne peut être accomplie», a dit l'ancien chef d'état-major de l'armée norvégienne dans une entrevue téléphonique à La Presse.

L'image d'un homme calme

Malgré les tourmentes, le chef de mission aux courts cheveux blancs projette l'image d'un homme calme, au regard bleu assuré et à la voix posée. «Les choses peuvent être rudes autour de lui sans qu'il perde son calme, note M. Diesen. Il reste impassible. C'est difficile de le secouer.»

Robert Mood connaît bien la région. Il s'est d'abord rendu en Syrie lorsqu'il était chef de l'Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve au Moyen-Orient, de 2009 à 2011.

Plusieurs doutent de l'efficacité du déploiement des observateurs internationaux, non armés, à faire respecter le cessez-le-feu et à encourager le dialogue entre les deux parties. La soixantaine de militaires soutiennent le plan de paix de l'émissaire Kofi Annan, qui prévoit notamment l'arrêt des violences, la libération de détenus, le respect du droit à manifester et la libre circulation des humanitaires et des médias.

-Avec Reuters, Le Monde et l'AFP