«Ahora si.» Maintenant, oui. Ces deux mots, publiés sur le compte Twitter du rédacteur en chef du journal El Mundo, Pedro Ramirez, hier après-midi, ont mis fin au suspense entourant le sort du journaliste espagnol Javier Espinosa.    

Coincé à Homs avec sa collègue blessée Édith Bouvier et un photographe établi en France, William Daniels, Javier Espinosa est rentré sain et sauf au Liban, hier après-midi.

Ce journaliste établi à Beyrouth était sorti indemne du bombardement au cours duquel la correspondante du Sunday Times, Marie Colvin, et le photographe français Rémi Ochlik ont perdu la vie, il y a huit jours. Ils faisaient partie d'un petit groupe de reporters couvrant le soulèvement syrien à partir de son épicentre, le quartier de Baba Amr, à Homs.

Depuis, l'armée syrienne bombarde ce quartier sans relâche, rendant toute tentative d'évacuation extrêmement périlleuse. Les négociations avec le Croissant-Rouge syrien ayant échoué, des opposants syriens ont tenté d'évacuer tout le groupe de journalistes, mardi. Mais leur convoi s'est retrouvé sous le feu de l'armée syrienne. Le premier véhicule, abritant le photographe Paul Conroy, a réussi à échapper aux tirs. Mais 13 opposants syriens qui accompagnaient le photographe ont été tués dans l'attaque. Les trois autres journalistes ont dû rebrousser chemin.

Hier soir, l'organisation humanitaire Avaaz, qui coordonne l'évacuation, a confirmé l'arrivée de Javier Espinosa au Liban. «Nous croyons qu'Édith Bouvier et William Daniels sont toujours à Homs», a dit un porte-parole d'Avaaz à Beyrouth, Alex Renton.

Édith Bouvier a subi une grave fracture d'un fémur pendant le bombardement qui nécessite une intervention chirurgicale.

Les dernières semaines ont été meurtrières pour les médias qui essaient de rapporter ce qui se passe en Syrie, et qui sont condamnés à entrer illégalement dans ce pays, le régime de Damas ayant cessé d'accorder des visas aux journalistes.

En plus de Marie Colvin et de Rémi Ochlik, deux journalistes syriens ont récemment été tués à Homs. Il s'agit de Rami al-Sayed et d'Anas al-Tarsha, dont les images vidéo donnaient une idée du sort subi par les habitants de cette ville.

Un autre journaliste, Anthony Shadid, est mort vraisemblablement d'une crise d'asthme, en tentant de rejoindre clandestinement la Turquie, au retour d'un reportage en Syrie.