L'État égyptien va prendre le contrôle des mosquées dont la direction lui échappe, a annoncé mardi l'agence officielle Mena, une mesure supplémentaire visant à priver l'opposition islamiste d'un de ses canaux de diffusion.

Depuis que l'armée a destitué Mohamed Morsi en juillet, le plus peuplé des pays arabes est profondément divisé entre partisans du président islamiste et des militaires qui l'ont déposé.

Le nouveau pouvoir installé par l'armée accuse régulièrement les islamistes, et notamment la confrérie des Frères musulmans de M. Morsi déclarée «terroriste» et cible d'une sanglante répression, de se servir des mosquées pour diffuser leurs idées et recruter de nouveaux membres.

Le ministre des Biens religieux (Waqf) Mohamed Mokhtar a chargé son administration de ramener toutes les mosquées indépendantes sous le contrôle de l'État, et ce avant un mois, précise Mena.

L'Égypte compte quelque 130 000 mosquées, dont 10 000 échappent au contrôle au gouvernement, avait récemment expliqué à l'AFP Ahmed Ebaida, responsable au sein du ministère.

Alors que les pro-Morsi manifestent régulièrement à la sortie des mosquées, faisant de la prière hebdomadaire du vendredi - le point de départ de leurs défilés et du prêche - un moyen de mobiliser des troupes. L'Égypte a récemment imposé un sermon unique pour la prière du vendredi, à l'issue de laquelle des heurts éclatent régulièrement entre pro et anti-Morsi.

Fin 2013, les autorités avaient suspendu 55 000 imams, car ils n'avaient pas été formés par l'Université islamique d'Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses facultés de l'islam sunnite.

Pour mener la prière dans une mosquée, chaque imam doit recevoir une autorisation du ministère.