Le président islamiste égyptien, qui fait face à de fortes critiques pour sa gestion économique et politique du pays près d'un an après son élection, a lancé mercredi un appel à l'unité en direction de l'opposition.

«J'en appelle à tous ceux qui aiment l'Égypte, à l'opposition, à tous ceux qui sont soucieux des intérêts du pays, pour que nous marchions ensemble, que nous nous aidions, nous aimions davantage et allions de l'avant», a-t-il déclaré dans une allocution télévisée.

«Réconcilions-nous avec ceux qui veulent la réconciliation. J'en appelle à tous ceux qui veulent s'asseoir et dialoguer, même si nous avons des points de vue différents», a-t-il ajouté dans cette déclaration, peu après une cérémonie pour l'arrivée au Caire de sept membres des forces de sécurité libérés après avoir été enlevés dans le Sinaï (nord-est).

M. Morsi, issu du puissant mouvement des Frères musulmans, est le premier président élu depuis le renversement en février 2011 de Hosni Moubarak, qui régna sur le pays pendant trois décennies.

Il a été le premier civil à accéder à la tête de l'État depuis le renversement de la monarchie en 1952, qui a vu une succession de présidents issus de l'armée.

L'opposition laïque, libérale et de gauche, l'accuse de placer les intérêts de la confrérie islamiste dont il était le candidat au-dessus des intérêts du pays, malgré ses promesses d'être le «président de tous les Égyptiens».

Son mandat, entamé en juin 2012, a été marqué par un profond clivage politique du pays et des manifestations parfois meurtrières, ainsi que par des difficultés économiques croissantes.

Au début du mois, une campagne intitulée «Tamarod» (rébellion) a été lancée par des militants anti-Morsi, et a déjà recueilli plus de deux millions de signatures de personnes réclamant le départ du président.

Cette campagne, qui se poursuit activement, a pour objectif de culminer avec une grande manifestation devant le palais présidentiel le 30 juin, date anniversaire de l'investiture du chef de l'État.

M. Morsi a pour sa part appelé la population à revenir à l'esprit d'unité populaire qui prévalait lors du soulèvement qui poussa M. Moubarak au départ. «J'appelle tous ceux qui veulent le bien de ce pays d'être les enfants de la révolution du 25 janvier (2011)», a-t-il déclaré.

«Les Égyptiens après le 25 janvier ne sont qu'un seul peuple», a-t-il souligné.