La comparution au procès de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak du chef du conseil militaire au pouvoir, le maréchal Hussein Tantaoui, prévue dimanche, a été reportée à la fin du mois, a-t-on appris de source judiciaire.

Cette comparution comme témoin a été reportée au 24 septembre après que le maréchal, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA), eut fait état d'un empêchement de dernière minute, a indiqué cette source qui a affirmé que des excuses avaient été présentées, mais sans préciser le motif invoqué.

La comparution du numéro deux de l'armée égyptienne, le chef d'état-major Sami Anan, prévue lundi, est quant à elle reportée au 25 septembre.

Les auditions comme témoins des deux hauts responsables militaires sont prévues à huis clos.

Le maréchal Tantaoui a été pendant vingt ans le ministre de la Défense de M. Moubarak, avant de devenir à son départ, en tant que chef du CSFA, le principal dirigeant du pays.

Le procès de l'ancien président s'est ouvert le 3 août dernier. M. Moubarak est jugé en même temps que ses deux fils Alaa et Gamal, ainsi que l'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli et six collaborateurs de ce dernier.

L'ancien homme fort de l'Égypte, qui a démissionné le 11 février, est jugé pour corruption, et pour le meurtre de manifestants durant la révolte du début de l'année contre son régime.

Jusqu'à présent les témoignages à la barre du tribunal ont été ceux de policiers de divers grades, sans comparution de dirigeants civils ou militaires.

Ces auditions dans leur ensemble n'ont pas permis d'étayer les accusations sur une responsabilité de M. Moubarak dans des ordres de tirer sur la foule. Des avocats des parties civiles ont dénoncé le fait que les témoins supposés «à charge» soient à ce jour devenus de fait des «témoins à décharge».

Trois auditions de hauts responsables passés ou actuels -l'ancien vice-président Omar Souleimane, l'actuel ministre de l'Intérieur Mansour el-Issaoui et son prédécesseur, Mahmoud Wagdi- sont toujours programmées à partir de mardi.

M. Moubarak, 83 ans et hospitalisé, a jusqu'à présent comparu aux audiences allongé sur une civière. Il est le premier dirigeant renversé par les révoltes qui secouent le monde arabe depuis la fin de l'année dernière à apparaître en personne devant un tribunal.