Les autorités canadiennes n'ont pas fini de libérer les fonds libyens qu'elles avaient gelés, plus de trois semaines après que le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, eut annoncé qu'ils seraient remis au Conseil national de transition.

Le Canada tente d'obtenir une permission spéciale des Nations unies afin de pouvoir libérer ces fonds pour des motifs humanitaires. Mais un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères a affirmé à un comité des Communes, mardi, que les négociations se poursuivent à ce sujet. «C'est un processus complexe», a fait valoir Barbara Martin devant le comité des Affaires étrangères.

Une partie du problème réside dans le fait que les fonds sont en dollars américains mais se trouvent dans des succursales canadiennes de banques britanniques.

Mme Martin, responsable de la direction générale du Moyen-Orient et du Maghreb, a indiqué que le processus était très avancé et que le Conseil national de transition - le gouvernement provisoire libyen - doit maintenant décider où l'argent sera transféré.

Le gouvernement fédéral avait imposé un gel des actifs et une interdiction d'effectuer des transactions financières avec le gouvernement libyen peu après le début du soulèvement contre le dictateur Mouammar Kadhafi en mars dernier.

Ottawa s'est joint à d'autres capitales pour bloquer ensemble 168 milliards $ partout sur la planète. Les Nations unies étaient à l'origine de ce gel massif.

Mais après avoir reconnu le Conseil national de transition comme gouvernement légitime de la Libye, le gouvernement canadien a demandé à l'Organisation des nations unies de lui accorder une exemption pour dégeler rapidement les actifs détenus au Canada.

«Ces fonds aideront les Libyens à court et à moyen termes», affirmait le ministre Baird le 13 septembre dernier. «Que ce soit pour rémunérer des policiers et des professeurs, pour rétablir la distribution d'électricité et d'eau, ou encore pour équiper des hôpitaux, ces fonds aideront le nouveau gouvernement libyen à se remettre sur pied.»

Alors que Tripoli est tombée aux mains des rebelles il y a des semaines, des combats intenses ont toujours lieu dans les villes de Beni Walid et de Syrte.

Les députés néo-démocrates siégeant au comité parlementaire ont affirmé qu'ils voulaient connaître les gestes posés par le Canada pour livrer de l'aide humanitaire aux victimes des affrontements. Les parlementaires du Nouveau Parti démocratique ont aussi questionné le gouvernement quant à ses projets une fois la guerre terminée.

«Comme vous le savez probablement, il est difficile de livrer de l'aide humanitaire lorsque les bombes pleuvent. Nous nous préoccupons beaucoup de la sécurité des travailleurs humanitaires», a affirmé Leslie Norton, en charge de l'aide humanitaire à l'Agence canadienne de développement international.