Le Canada a fait savoir qu'il envisagerait des contacts diplomatiques directs avec les forces anti-Kadhafi en Libye, mais, contrairement à son allié britannique, le pays n'a pas avancé dans cette direction jusqu'à maintenant.

Les députés de l'opposition ont pressé le gouvernement Harper de discuter directement avec les rebelles libyens combattant Mouammar Kadhafi. Le libéral Bob Rae a présenté cette option comme l'une des façons les plus «actives et inventives» d'aider à la chute du dictateur libyen.

Le Conseil national libyen s'est désormais positionné comme étant la branche politique des forces anti-Kadhafi.

«Nous devons cesser de reconnaître le colonel Kadhafi comme étant le régime officiel en Libye», a déclaré M. Rae, porte-parole libéral en matière d'Affaires étrangères. Il a ajouté que le gouvernement devrait établir un contact diplomatique avec le conseil national, «pour avoir un contact direct avec eux».

«Il est important, en ce moment, de tenter de rejoindre ce qui apparaît comme le gouvernement provisoire», a renchéri Paul Dewar, du Nouveau Parti démocratique.

Le Royaume-Uni a bousillé ses efforts pour rejoindre les forces anti-Kadhafi la semaine dernière. Huit personnes ont été détenues par des forces rebelles après qu'un hélicoptère transportant des diplomates britanniques et des soldats des forces spéciales ait atterri dans l'est de la Libye.

Le secrétaire britannique des Affaires étrangères, William Hague, a blâmé lundi l'incident sur un malentendu, mais a fait savoir que des représentants de l'opposition avaient «favorablement accueilli l'idée» d'établir des liens diplomatiques. M. Hague a confirmé que d'autres responsables seront envoyés dans l'est de la Libye pour cimenter les relations.

À Ottawa, M. Rae a maintenu que les Canadiens devaient en faire plus, incluant approfondir les relations avec la Ligue arabe et l'Union africaine, ainsi que travailler avec ses alliés de l'OTAN et des Nations unies.

Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a dit s'être récemment entretenu avec Amr Moussa, le diplomate égyptien vétéran qui occupe le poste de secrétaire général de la Ligue arabe. M. Moussa a indiqué qu'il se présenterait à la présidence égyptienne plus tard cette année, à la suite du renversement d'Hosni Moubarak.

Le ministre Cannon n'a pas voulu discuter des détails de sa rencontre avec M. Moussa.

Paul Dewar a soutenu que le Canada devrait offrir davantage d'aide pour répondre aux besoins humanitaires dans la région, puisque le pays y a envoyé plusieurs avions militaire et un navire de guerre.