Le président du Yémen a ordonné, jeudi, la formation d'un comité gouvernemental pour ouvrir un dialogue avec les manifestants qui exigent sa démission depuis des semaines, ont rapporté des médias officiels.

La directive du président Ali Abdullah Saleh semble marquer une concession significative dans l'impasse avec l'opposition, de même qu'une tentative d'apaiser les manifestations inspirées des soulèvements réussis en Tunisie et en Égypte.

Les manifestants yéménites demandent la démission du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. M. Saleh a refusé de démissionner, mais a indiqué qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat aux élections de 2013.

L'agence de presse officielle SABA a annoncé, jeudi, que M. Saleh avait ordonné à son premier ministre de présider le comité de cinq membres afin de lancer «un dialogue ouvert et constructif avec les jeunes frères, incluant les manifestants, et à écouter leurs conditions et leur vision».

Les dirigeants de l'opposition yéménite n'ont pas réagi à l'information dans l'immédiat.

SABA a aussi rapporté que le président et de hauts responsables avaient discuté, jeudi, de l'économie du Yémen et des façons de résoudre le problème du chômage chronique dans le pays. Le manque d'emplois est l'une des choses dont se plaignent les manifestants.

Les manifestations anti-gouvernementales au Yémen ont fait au moins 13 morts depuis que la crise a commencé, il y a près d'un mois.

Plus tôt jeudi, des responsables de la sécurité ont annoncé qu'une personne avait été tuée et que deux autres avaient été blessées quand une grenade a été lancée contre des manifestants dans le sud du pays.

L'attaque est survenue dans la ville de Lawdar, où des manifestants réclamaient la sécession du sud du Yémen. L'origine de l'attaque n'était pas claire dans l'immédiat, ont affirmé des responsables, qui ont requis l'anonymat parce qu'ils n'étaient pas autorisés à s'adresser aux médias.

Les Yéménites du Sud, qui se sont joints au Yémen unifié en 1990, ont lancé un mouvement politique demandant la sécession, estimant avoir été marginalisés.