Un groupe de Québécois travaillant pour SNC-Lavalin en Libye peine à obtenir de l'aide pour sortir du pays plongé dans le chaos depuis plusieurs jours.

Hier, la firme d'ingénierie montréalaise a confirmé à La Presse qu'elle avait mis en place un plan d'évacuation de ses employés en Libye, à l'instar du gouvernement canadien, qui a commencé à faire évacuer ses ressortissants vers l'Europe.

SNC-Lavalin compte plus d'un projet en Libye, notamment pour la construction d'infrastructures permettant de relier les réseaux d'eau potable.

Sur les ondes de LCN, hier, Francis Proulx, de Saint-Hyacinthe, a affirmé se trouver avec six autres Québécois sur un des chantiers de l'entreprise, à 500 km au sud de la ville de Benghazi, en plein désert du Sahara.

Inquiet, il a indiqué que les employés n'avaient pas reçu d'aide pour organiser leur départ du pays en crise.

SNC-Lavalin se fait rassurante

«Nous avons commencé l'évacuation de notre personnel en nous assurant que ce soit fait de façon sécuritaire et en ne mettant personne en danger. Nous agissons selon un plan bien établi, mais pour des questions de sécurité, nous ne pouvons en dévoiler la teneur», a indiqué par courriel la porte-parole de SNC-Lavalin, Leslie Quinton, refusant de donner des entrevues «pour des raisons de sécurité».

«Il s'agit d'une situation tendue, et il est normal que les gens se sentent préoccupés, mais notre personnel est sain et sauf et il n'y a aucune raison pour que les familles des employés paniquent», a ajouté Mme Quinton.

Sur les ondes de CTV, un homme d'affaires canadien d'origine libyenne, Edward Shebani, a par ailleurs affirmé qu'il se cachait dans sa maison, en banlieue de la capitale, Tripoli, de peur des affrontements dans la rue.

Le gouvernement canadien a commencé officiellement hier à faire évacuer ses ressortissants, avec un premier groupe de 26 personnes qui ont quitté la Libye à bord d'un bateau américain, en direction de l'île de Malte.

Lawrence Cannon en Italie pour accueillir les évacués

Aujourd'hui, le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, sera à Rome, en Italie, pour accueillir les passagers du premier vol nolisé par Ottawa; un avion de 200 places de la compagnie Skyline, qui doit quitter l'aéroport de Tripoli en début de journée.

De passage à Montréal, le chef libéral Michael Ignatieff a toutefois critiqué la lenteur des plans d'évacuation du gouvernement de Stephen Harper.

«Je crois que c'est la conséquence de la négligence de la diplomatie canadienne depuis cinq ans, a dit M. Ignatieff. Il faut investir dans nos gens, il aurait fallu investir dans nos diplomates. C'est toujours la même histoire, on a besoin de diplomates sur place pour être avec les Canadiens quand ils ont des difficultés.»

Avec Anabelle Nicoud