Les États-Unis discutent avec des responsables égyptiens des modalités d'un départ immédiat du président Hosni Moubarak et du transfert du pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par le vice-président Omar Souleimane, rapporte le New York Times.

Bien que M. Moubarak ait refusé de démissionner du poste qu'il occupe depuis près de 30 ans, des responsables américains et égyptiens réfléchissent à un scénario dans lequel M. Souleimane, soutenu par les militaires, engagerait immédiatement un processus de réforme constitutionnelle, ajoute le New York Times.

Le quotidien américain cite des responsables de l'administration Obama et des diplomates arabes. Le projet est destiné à recueillir le soutien de l'armée égyptienne.

Contacté par l'AFP, le porte-parole de la Maison-Blanche, Tommy Vietor, n'a pas confirmé ces informations mais a déclaré: «Le président a dit que c'est maintenant l'heure d'entamer une transition pacifique, dans l'ordre et significative, avec des négociations crédibles et ouvertes».

«Nous avons discuté avec les Égyptiens de plusieurs modalités pour faire avancer ce processus, mais toutes ces décisions doivent être prises par le peuple égyptien», a-t-il ajouté.

Pour sa part, un haut responsable américain a déclaré de son côté: «Il est tout simplement erroné d'affirmer qu'il n'existe qu'un seul plan américain en cours de négociations avec les Égyptiens».

Selon le journal, l'idée serait de former un gouvernement de transition auquel seraient invités à participer des groupes d'opposition, les Frères musulmans compris, afin d'enclencher un processus qui mènerait à des élections libres et équitables en septembre.

Jeudi, M. Moubarak a assuré à la chaîne de télévision américaine ABC qu'il aimerait quitter le pouvoir mais qu'il ne peut le faire par crainte du «chaos» qui s'installerait alors dans son pays.

Le Times souligne que l'issue des discussions dépend d'un certain nombre de facteurs, dont la tournure que prennent les manifestations et la dynamique au sein du gouvernement au Caire.

Cette information a été publiée peu après que la secrétaire d'État Hillary Clinton eut appelé le pouvoir égyptien à entamer «immédiatement» un dialogue avec l'opposition.

De son côté, le vice-président américain Joe Biden a appelé son homologue égyptien et «s'est prononcé pour des négociations immédiates, crédibles et rassemblant toutes les parties afin que l'Égypte opère une transition vers un gouvernement démocratique qui réponde aux aspirations du peuple égyptien», selon la Maison-Blanche.