Le secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), Abdou Diouf, a déclaré mardi que le peuple égyptien a le droit de réclamer une vie démocratique réelle.

M. Diouf n'a pas voulu dire si cette demande peut se réaliser sous le régime du président Hosni Moubarak, soutenant que la démocratie est possible partout.

«Le peuple égyptien a le droit de réclamer une vie démocratique plus complète, non pas une démocratie formelle mais une démocratie réelle, a-t-il dit. Je crois que nous devons tous encourager les efforts qui seront faits de part et d'autre pour arriver à un accord permettant une ouverture démocratique complète.»

Mardi, le départ de M. Moubarak a été réclamé par 250 000 manifestants descendus dans les rues du Caire.

L'Égypte est un pays membre de l'OIF.

Peu après avoir reçu une promotion au sein de l'Ordre national du Québec, lors d'une cérémonie à l'Assemblée nationale, M. Diouf a déclaré que chaque peuple doit être libre de ses choix politiques.

«Il faut que chaque peuple ait la possibilité de marcher de son propre pas dans sa propre voie et de forger son destin et cela, on ne peut le faire qu'avec la liberté, les libertés et la démocratie», a-t-il dit lors d'un point de presse.

M. Diouf n'a pas voulu commenter les perspectives d'ouverture à la vie démocratique dans le contexte du régime Moubarak.

«Une démocratie est possible partout, a-t-il dit. Je ne peux pas juger de M. Moubarak. Je ne suis pas un Égyptien. Ce n'est pas à moi de porter un jugement sur M. Moubarak.»

Par ailleurs, M. Diouf s'est défendu d'avoir réagi tardivement au soulèvement qui a provoqué la chute, en Tunisie, du président Zine el Abidine Ben Ali, qui a fui son pays le 14 janvier, sous la pression de la rue.

Le secrétaire général a affirmé que les normes de l'OIF l'ont obligé à attendre avant de diffuser un communiqué sur la situation dans ce pays, aussi membre du regroupement francophone.

«Il y a les communiqués et il y a les contacts qu'on prend, de-ci de-là, pour suivre les événements, a-t-il dit. Nous avons des normes que nous devons suivre.»

Le premier ministre Jean Charest, qui a élevé M. Diouf au rang de grand officier de l'Ordre national du Québec, a affirmé qu'il revient aux peuples de décider de leur avenir.

«C'est une chose encourageante de constater une prise en main par les peuples égyptien et tunisien de leur avenir et de leur volonté d'avoir des gouvernements qui sont démocratiquement élus», a-t-il dit.

M. Diouf est à la tête de l'OIF depuis 2003. De 1970 à 1980, il a été premier ministre du Sénégal. En 1981, il a accédé à la présidence du pays, une fonction occupée pendant 19 ans.