Les États-Unis ont mené neuf frappes aériennes près du plus important barrage d'Irak, le barrage de Mossoul, non loin d'Erbil (nord), que les forces kurdes tentent de reprendre aux djihadistes, a indiqué le commandement militaire américain qui couvre le Moyen-Orient et l'Asie centrale.

Des avions et des drones ont lancé «avec succès» neuf frappes qui ont détruit ou endommagé quatre véhicules blindés de transport de troupes, sept véhicules armés, deux véhicules de transport Humvee et un véhicule blindé, a précisé le Centcom.

Ces actions visent à soutenir les efforts humanitaires et à protéger le personnel américain et les installations des États-Unis en Irak, a expliqué le commandement.

Ces frappes viennent en soutien d'une offensive des peshmergas (combattants kurdes) lancée samedi pour reprendre ce barrage aux djihadistes, qui le contrôlent depuis le 7 août.

Un responsable militaire kurde, le général Abdel Rahmane Korini, avait précédemment annoncé cette offensive, précisant que les peshmergas avaient réussi à «prendre le contrôle du côté est du barrage» en tuant plusieurs membres de l'État islamique (EI). «Nous continuons à avancer et devrions annoncer de bonnes nouvelles dans les prochaines heures», avait-il ajouté.

Selon des témoins, les frappes aériennes contre les djihadistes ont commencé tôt le matin, et les combats se poursuivaient en soirée.

Le barrage fournit de l'eau et de l'électricité à la majeure partie de la région et est indispensable à l'irrigation de vastes zones de culture.

Alors que l'Irak est plongé dans le chaos depuis le début - le 9 juin - d'une offensive des djihadistes de l'EI que rien ne semble pouvoir arrêter pour le moment, les grandes puissances ont accru leurs efforts pour couper le financement des insurgés, armer les Kurdes et aider les dizaines de milliers de personnes démunies déplacées par les violences.

Une menace pour le Royaume-Uni selon Cameron

Les djihadistes de l'État islamique (EI) en Syrie et en Irak représentent une menace directe pour le Royaume-Uni, qui doit employer toutes ses «capacités militaires» pour stopper leur avancée, a déclaré dimanche le premier ministre britannique David Cameron.

Selon le leader conservateur, qui publie une tribune dans le Sunday Telegraph, le pays ne devrait pour autant pas déployer de troupes en Irak, mais réfléchir à la possibilité de coopérer avec l'Iran pour combattre la menace djihadiste.

M. Cameron a prévenu que l'Occident faisait face à une «lutte générationnelle»: «si nous n'agissons pas pour endiguer l'assaut de ce mouvement terroriste extrêmement dangereux, il va continuer de se renforcer jusqu'à ce qu'il puisse nous cibler dans les rues du Royaume-Uni».

«Je reconnais que nous devrions éviter d'envoyer des armes pour combattre ou dans un but d'occupation, mais nous devons admettre que l'avenir meilleur que nous voulons requiert un plan à long terme», a-t-il estimé.

La sécurité peut être garantie seulement «si nous employons toutes nos ressources - aide, diplomatie, nos aptitudes militaires», a-t-il dit, ajoutant que le Royaume-Uni devait coopérer avec des pays comme l'Arabie Saoudite, le Qatar, l'Égypte, la Turquie «et peut-être même avec l'Iran».

Un évêque anglican de haut rang a vilipendé dimanche la politique de M. Cameron au Moyen-Orient dans une lettre soutenue par l'archevêque de Canterbury Justin Welby.

«Nous n'avons pas, semble-t-il, d'approche cohérente ou globale de l'extrémisme islamique tel qu'il se développe dans le monde», a écrit l'évêque de Leeds, Nicholas Baines, dans la lettre envoyée au journal The Observer.

Le ministre de la Défense Michael Fallon a indiqué samedi que le Royaume-Uni allait continuer à effectuer des vols de surveillance au-dessus du nord de l'Irak afin de protéger les minorités des attaques jihadistes.

Jeudi, le bureau de David Cameron avait affirmé que la Grande-Bretagne examinerait «favorablement» la possibilité d'armer les forces kurdes qui combattent les jihadistes en Irak si la demande lui en était faite, marquant un changement dans la position britannique.

Jusqu'alors, Londres s'était contenté d'aider à transporter des fournitures militaires données par d'autres États aux forces kurdes mais s'était gardé de jouer un rôle plus direct.