La tante des suspects liés aux attentats du marathon de Boston a affirmé vendredi qu'elle ne croyait pas que ses neveux sont responsables de l'attaque.

Maret Tsarnaeva, une résidante de Toronto, a demandé des preuves que Tamerlan Tsarnaev, âgé de 26 ans, et son frère Dzhokhar, âgé de 19 ans, étaient véritablement impliqués dans les attentats meurtriers.

«Je ne crois pas que ces deux garçons aient commis cet acte atroce d'avoir tué ces gens dans la rue, et je ne le croirai pas jusqu'à ce que j'aie des preuves», a-t-elle déclaré aux médias dans l'entrée de son immeuble résidentiel de l'ouest de Toronto.

«On parle de trois morts, d'une centaine de blessés, et je ne crois pas, je ne crois tout simplement pas que nos garçons feraient cela (...) Comme je les connais, ils ne seraient pas capables de faire ça», a ajouté la dame.

Les deux frères sont originaires d'une région de la Russie située près de la Tchétchénie.

Tamerlan Tsarnaev était marié à une chrétienne, a indiqué sa tante, et serait devenu plus religieux depuis quelque temps. Le couple avait une petite fille d'environ trois ans, selon elle. Mme Tsarnaeva a expliqué qu'elle était la soeur du père des suspects. Elle a affirmé ne pas les avoir vus depuis cinq ans.

L'attentat survenu lundi près de la ligne d'arrivée du réputé marathon de Boston a fait trois morts et plus de 180 blessés.

Tamerlan Tsarnaev a été tué dans un échange de coups de feu avec la police. Une gigantesque chasse à l'homme a finalement permis de retrouver son frère en milieu de soirée vendredi.

Bien qu'elle doute clairement du lien entre ses neveux et les attentats établi par les autorités, Mme Tsarnaeva s'est adressée au plus jeune des deux frères.

«Si c'est bien toi, prends le blâme, parce que si tu l'as fait, tu l'as fait pour une raison, a-t-elle dit. Explique-le. Prends-en la responsabilité.»

La famille est arrivée aux États-Unis en 2002 en vertu d'un statut de réfugié, a-t-elle dit. Avant cela, ils vivaient au Kirghizistan, où ils se sont enfuis lorsque la guerre a éclaté en Tchétchénie au début des années 1990, a précisé la tante.

Les parents et Dzhokar sont arrivés en terre américaine en 2002, tandis que les trois autres enfants, Tamerlan et deux soeurs, ont immigré peu de temps après, dit-elle.

Le père des deux suspects, Anzor Tsarnaev, qui vit désormais dans la ville russe de Makhachkala, a déclaré en entrevue téléphonique avec l'Associated Press que son plus jeune fils, Dzhokhar, était «un véritable ange». Il a ajouté que son fils étudiait en médecine.

«Il est un enfant tellement intelligent. Nous nous attendions à ce qu'il vienne ici pour les Fêtes», a-t-il mentionné.

Tamerlan a visité ses parents plus tôt cette année, a fait savoir la tante.

L'aîné des frères - qui est récemment devenu un citoyen américain - était un boxeur poids lourd accompli, a ajouté Mme Tsarneava. Il travaillait, indique-t-elle, dans plusieurs magasins et livrait des pizzas.

Il était très athlétique et brillant, mais «ne semblait pas s'être encore retrouvé aux États-Unis», a-t-elle précisé. Tamerlan était le préféré de son oncle Ruslan Tsarni, qui vit au Maryland et qui avait de grandes attentes envers lui, ajoute-t-elle encore.

«Il savait qu'il était brillant. Il savait que Tamerlan pouvait utiliser son potentiel. Lorsqu'il a découvert qu'il avait quitté l'université, Ruslan était désespéré.»

Cet oncle a d'ailleurs demandé à son neveu Dzhokhar, via les médias, de se rendre aux autorités et de demander pardon aux victimes et à leurs proches.

Il a dit ressentir une profonde honte en songeant aux crimes dont ses neveux sont soupçonnés. Vers la fin de l'entrevue, il a martelé que seuls des «perdants» sont capables de commettre de telles atrocités.

Certains responsables américains ont dit craindre que Dzhokhar Tsarnaev puisse se diriger vers le Canada.

«La frontière canadienne n'est pas très éloignée de Boston et l'idée qu'il monte dans une voiture et franchisse la frontière est un autre risque qui m'inquiéterait particulièrement», avait déclaré, sur les ondes de CNN, le président du comité sur la sécurité nationale, Michael McCaul.

L'agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a indiqué vendredi qu'elle se trouvait en état d'alerte élevé en raison de la chasse à l'homme à Boston.

L'ASFC dit avoir «adopté une vaste série de mesures pour accroître la vigilance» et mener des évaluations de risque des gens et des biens franchissant la frontière.