Charlie Hebdo va être réimprimé pour atteindre sept millions d'exemplaires d'ici vendredi et sur ce total 2,7 millions ont déjà été distribués dans les kiosques, des chiffres exceptionnels, depuis la sortie mercredi du numéro post-attentat.

Charlie Hebdo a annoncé samedi avoir de nouveau relevé son tirage pour le faire passer à sept millions, un chiffre déjà passé de trois à cinq millions.

«2,7 millions de numéros ont été distribués entre mercredi et samedi matin et quasiment tous vendus», a par ailleurs dit MLP à l'AFP, le distributeur de l'hebdomadaire satirique, cible d'une attaque par deux djihadistes le 7 janvier qui a décimé sa rédaction.

«La plupart des kiosquiers sont en rupture, il y a des listes de demandes, c'est tout à fait exceptionnel. Lundi, un million d'exemplaires seront placés à la première heure», a-t-on ajouté de même source.

«Il y a aussi une très très forte demande à l'étranger, nous allons arriver à 600 000/700 000 exemplaires distribués».

Avant la tuerie, Charlie était à court d'argent et ne se vendait chaque semaine qu'à 30 000 exemplaires, dont environ 5000 exemplaires, à l'étranger. Ce numéro post-attentat, qui s'est arraché en France, a été distribué dans une vingtaine de pays.

«C'est une mise en place [de journaux] historique», a-t-on commenté samedi à Charlie Hebdo.

Ce tirage de sept millions d'exemplaires est un record dans l'histoire de la presse d'informations française, selon les historiens.

En raison d'un incident chez l'imprimeur qui a été depuis été résolu, les points de vente de 44 départements ne seront pas réapprovisionnés ce week-end et d'autres ne recevront que des quantités limitées, avait informé vendredi soir le distributeur du journal MLP.

«Je n'ai plus Charlie»: cette pancarte apposée samedi par un kiosquier du métro Gambetta (XXe arrondissement) résumait bien la situation.

Hors marchands de journaux, plusieurs centaines de milliers d'exemplaires ont été achetés par des entreprises, des institutions ou des collectivités.

Le dernier numéro qui porte en une un dessin du prophète Mahomet a suscité dans plusieurs pays musulmans des protestations parfois émaillées de violences.