Le président vénézuélien Hugo Chavez a appelé jeudi son homologue américain Barack Obama à se montrer cohérent avec les idées qu'il défend et à rejoindre «l'axe du mal», lors d'un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

«Obama, rejoins le socialisme!», a dit Hugo Chavez, un habitué du sarcasme et des tirades antiaméricaines. «Nous t'invitons à rejoindre l'axe du mal!».

La précédente administration américaine de George W. Bush avait introduit cette expression pour désigner des pays comme l'Iran ou la Corée du Nord, soupçonnés de se procurer des armes de destruction massive et de soutenir le terrorisme.

Le président vénézuélien a abordé de nombreux thèmes lors de son discours, depuis le socialisme comme moyen pour «sauver» le monde du capitalisme, jusqu'à la crise politique au Honduras.

A chaque fois, il a eu pour le président américain quelques mots, parfois élogieux, parfois ironiques. Il l'a notamment invité à lever l'embargo contre Cuba et à s'abstenir d'utiliser des bases militaires en Colombie.

A propos du Honduras, il a accusé l'armée américaine d'avoir été complice du coup d'Etat du 28 juin, tout en laissant entendre que Barack Obama pouvait aussi avoir été impliqué.

«Y aurait-il deux Obama?», a demandé le chef de file de la gauche en Amérique latine aux représentants des 192 Etats membres de l'ONU. «Who are you, Obama?» («Qui es-tu Obama?»), a-t-il ajouté en anglais, mi-ironique mi-provocant.

Le discours du président vénézuélien a duré un peu plus d'une heure. «Je ne vais pas parler plus longtemps que (Mouammar) Kadhafi», a-t-il dit, provoquant l'hilarité de la salle. La veille, le leader libyen avait prononcé un discours-fleuve de plus d'une heure et demie dans lequel il s'en était pris à l'Occident.

«Kadhafi a parlé pour nous tous», a ajouté M. Chavez, provoquant de nouveaux rires et des applaudissements. «Je ne vais pas non plus parler moins qu'Obama», a-t-il averti. Le discours du président américain, la veille, avait duré 40 minutes.