(La Havane) Sept jours en mer, dont trois à la dérive, sans eau ni nourriture : onze jeunes cubains ont raconté jeudi à la télévision locale leur « odyssée » vécue en tentant de rejoindre illégalement les États-Unis.

Quand leur petite embarcation de pêche a commencé à couler, deux d’entre eux se sont jetés à l’eau pour revenir à la côte à la nage et alerter les garde-frontières, qui ont réussi à sauver les autres, selon leur récit.

L’un des naufragés, dont l’identité n’a pas été révélée, a raconté leur « odyssée » : « On passait la journée à évacuer l’eau (du bateau), avec des vagues dans tous les sens […]. Moi je ne le refais plus, j’ai eu tellement peur ! J’ai cru que j’allais mourir ». Un autre a fait une crise de panique à bord.

Le groupe a été sauvé dans « une zone assez compliquée », avec « des dangers comme les fortes marées, les courants, et la présence de prédateurs » comme les requins, a expliqué Mario César Suarez, des troupes de garde-frontières de la province de Pinar del Rio.

« On a passé une journée à ramer pour essayer de nous rapprocher de la côte, mais on n’a pas réussi car le courant était trop fort », a raconté un des naufragés.

En décembre, deux Cubains ont péri dans le naufrage d’une embarcation avec 23 personnes à bord, selon les médias locaux.

Huit mois plus tôt, deux autres migrants sont morts et dix ont disparu en mer en tentant de rejoindre la Floride.

La crise économique que traverse Cuba, la pire en trente ans, pousse de nombreux Cubains, surtout les jeunes, à chercher par tous les moyens à émigrer.  

Jeudi, les garde-côtes américains ont dit avoir rapatrié dans la journée 33 Cubains interceptés en mer. Depuis le 1er octobre, 557 au total ont ainsi été ramenés à Cuba.

De même source, en 2021, 838 Cubains ont été interceptés en mer, contre 49 sur la même période de 2020.

La Havane accuse Washington de ne pas respecter l’accord entre les deux pays, qui prévoit que les États-Unis accordent chaque année 20 000 visas à des Cubains, un chiffre qui n’est jamais atteint.