(Port-au-Prince) Le premier ministre haïtien Ariel Henry a procédé mercredi à un remaniement de son gouvernement après des semaines de négociations avec certains partis d’opposition, en appelant à renforcer le « front commun contre l’insécurité » face aux gangs qui dominent la capitale.

Huit nouveaux ministres ont été nommés par M. Henry qui, en plus de sa charge de chef du gouvernement, endosse désormais le portefeuille de la Culture et de la Communication.

Le premier ministre a remplacé les titulaires des ministères des Affaires étrangères et de la Justice, en nommant respectivement Jean Victor Généus et Berto Dorcé.  

Ricard Pierre, ancien sénateur et figure de l’opposition, devient ministre de la Planification et de la Coopération externe, un portefeuille-clé en Haïti dont le budget dépend largement des aides de la communauté internationale.  

Les nouveaux ministres de l’Éducation et de la Santé retrouvent des postes qu’ils avaient déjà occupés sous de précédentes administrations.  

Ce remaniement intervient dans le cadre d’un accord signé en septembre entre quelques partis de l’opposition, des organisations de la société civile et Ariel Henry.

« L’une des tâches principales de ce gouvernement est de créer un environnement sûr et stable », a annoncé le premier ministre, afin d’organiser « des consultations populaires pour l’adoption d’une nouvelle Constitution et le choix de nouveaux élus qui auront à gérer notre pays tant au niveau national qu’au niveau local ».

Les élections présidentielles, législatives et le référendum constitutionnel en Haïti prévus entre novembre et janvier avaient été reportés et devraient se tenir au plus tard au second semestre 2022.

Depuis près d’un an, les gangs contrôlent une large partie de la capitale Port-au-Prince, où ils multiplient les enlèvements crapuleux en toute impunité.  

L’assassinat du président Jovenel Moïse, le 7 juillet, qui aurait été orchestré par un commando armé composé d’anciens militaires colombiens, a aggravé la situation déjà précaire du pays.

Contesté, Ariel Henry, que Jovenel Moïse avait nommé deux jours seulement avant son assassinat, a une nouvelle fois plaidé mercredi pour un plus large rassemblement derrière son accord de sortie de crise, boudé par une grande partie de la société civile.  

Le premier ministre haïtien a dit vouloir convaincre ses opposants « de l’impérieuse nécessité de rejoindre ce front commun contre l’insécurité, contre la corruption, contre la misère et pour le redressement de notre pays ».