(La Havane) Les autorités cubaines ont retiré samedi les accréditations des cinq journalistes de l’agence espagnole de presse Efe travaillant à La Havane, a-t-on appris auprès du chef de rédaction, à la veille de deux journées d’action de l’opposition.

« Ils nous ont convoqués en urgence », et « ont demandé de rendre nos accréditations », a déclaré à l’AFP Atahualpa Amerise, chef de la rédaction du bureau qui compte trois rédacteurs, un photographe et un vidéaste.

« Quand nous leur avons demandé les motifs, ils ont invoqué la réglementation sur la presse étrangère », a-t-il ajouté, sans préciser la raison exacte de cette décision qui leur interdit d’exercer le journalisme sur l’île.

« Nous avons demandé si c’était temporaire ou permanent, ils nous ont dit que pour l’instant ils n’allaient pas nous répondre », a-t-il également indiqué, estimant que c’est la première fois que toute une équipe d’un média étranger est ainsi sanctionnée à Cuba.

La mesure survient à la veille d’un défilé en solitaire prévu par l’opposant Yunior Garcia, qui a prévu de marcher dimanche, une rose à la main, sur une avenue de La Havane, même s’il a déjà été prévenu par les forces de l’ordre qu’il serait alors arrêté.

Lundi, l’opposition a elle appelé à une manifestation, également interdite par les autorités communistes, pour réclamer la libération des prisonniers politiques, quatre mois après les manifestations historiques du 11 juillet.

Ces manifestations, aux cris de « Nous avons faim » et « Liberté », s’étaient sont soldées par un mort, des dizaines de blessés et 1270 personnes arrêtées, dont 658 restent détenues, selon l’ONG Cubalex.

Le gouvernement estime qu’il s’agit d’une tentative de déstabilisation et a accusé les organisateurs d’être financés par les États-Unis à cette fin.