La Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a demandé vendredi la libération urgente des personnes arrêtées lors de manifestations à Cuba, appelant au dialogue tout en réclamant la levée des sanctions qui frappent le pays.

Cuba, où la population est confrontée à de graves pénuries aggravées par la crise économique qui frappe le pays, la pire en 30 ans, a été secoué le 11 juillet par des manifestations historiques, d’une ampleur inédite depuis la révolution de 1959.

« J’exhorte le gouvernement à répondre aux demandes des manifestants par le dialogue et à respecter et protéger pleinement les droits de tous les individus à la réunion pacifique et à la liberté d’opinion et d’expression », a déclaré Michelle Bachelet dans un communiqué.

PHOTO MARTIAL TREZZINI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet

« Je regrette profondément la mort d’un manifestant dans le contexte des protestations à La Havane ; il est important qu’une enquête indépendante, transparente et efficace soit menée et que les responsables soient punis », a-t-elle ajouté.

L’ancienne présidente du Chili a également réitéré « son appel à la levée des sanctions sectorielles unilatérales, compte tenu de leur impact négatif sur les droits de l’homme, y compris le droit à la santé ».

La Havane, sous sanctions américaines depuis 1962, a imputé les manifestations de mécontentement à Washington, qui poursuit une « politique d’étranglement économique pour provoquer des troubles sociaux ». Le gouvernement cubain a annoncé mercredi une première salve de mesures pour apaiser la population, en facilitant notamment l’entrée sur l’île d’aliments et médicaments.

Les mobilisations, dont certaines se sont poursuivies lundi, ont fait un mort et plus de 100 détenus, suscitant l’inquiétude de la communauté internationale.

« Je suis très préoccupée par le recours excessif présumé à la force contre des manifestants à Cuba et par l’arrestation d’un grand nombre de personnes, dont plusieurs journalistes », a souligné Mme Bachelet.

« Il est particulièrement inquiétant que parmi eux se trouvent des personnes qui seraient détenues au secret et des personnes dont on ignore où elles se trouvent. Toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits doivent être libérées de toute urgence », a-t-elle ajouté.