(Port-au-Prince) La police haïtienne a reconnu samedi avoir perdu quatre agents et du matériel dans un quartier pauvre de Port-au-Prince, lors d’une opération contre les gangs aux airs de fiasco pour les autorités du pays.

« Dans cette opération, nous avons perdu quatre policiers. Huit autres sont blessés : cinq sont déjà sortis de l’hôpital, les trois autres sont dans un état stable », a déclaré Léon Charles, le directeur général de la police nationale d’Haïti (PNH).  

Dans sa brève déclaration, le responsable policier a exprimé sa sympathie aux familles des victimes ainsi qu’à « toute la population qui soutient les efforts de la police et qui est estomaquée par la publicité faite avec les corps de policiers qui sont morts ».

M. Charles faisait notamment référence à une vidéo, filmée et diffusée vendredi sur les réseaux sociaux, montrant les corps sans vie de deux policiers d’unités spécialisées traînés au sol et frappés par des individus non identifiés.

La police n’a pas récupéré les corps de ces policiers tués dans le quartier pauvre de Village de Dieu, aux mains des gangs, où ont résonné vendredi des rafales d’armes automatiques. Léon Charles n’a pas précisé si les forces de l’ordre ont procédé à une seule arrestation.

Sur d’autres images synonymes d’humiliation pour la police, on voit plusieurs véhicules endommagés de la police haïtienne, dont un véhicule blindé, abandonnés dans ce quartier situé en bord de mer, au cœur de la capitale haïtienne.

« Nous avons du matériel qui est resté sur le théâtre des opérations », a reconnu Léon Charles sans fournir de détails.

Des armes automatiques de gros calibre et des équipements de sécurité de la police haïtienne auraient également été récupérés par les criminels.

Le bureau des Nations Unies en Haïti a affirmé, dans un communiqué diffusé samedi, qu’il était « impératif que les circonstances entourant les évènements tragiques du 12 mars soient éclaircies, et que les auteurs de cette tuerie soient arrêtés, poursuivis, et traduits devant la justice ».

La mainmise des gangs sur le territoire haïtien s’est considérablement accrue ces dernières années.  

Ces réseaux criminels ont le contrôle total de plusieurs quartiers pauvres et densément peuplés de la capitale, des zones de non-droit qu’ils utilisent comme lieu de détention des personnes qu’ils séquestrent.

Depuis l’automne, Haïti enregistre une recrudescence des enlèvements contre rançon qui touchent indistinctement les habitants les plus riches, et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.