Séoul a annoncé mercredi le site choisi pour le déploiement d'un bouclier antimissile américain performant, une région reculée productrice de melons d'où les deux tiers du territoire sud-coréen seraient protégés d'une éventuelle attaque de Pyongyang.

Les États-Unis et la Corée du Sud avaient annoncé le déploiement du système avancé antimissiles THAAD la semaine dernière, après que Washington eut placé le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un sur sa liste noire des sanctions contre les individus.

Cette annonce a suscité l'ire de la Russie et de la Chine, principal allié de Pyongyang, qui accusent Washington de vouloir faire une démonstration de force dans la région.

Depuis le quatrième essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier, les tensions ne cessent de s'aggraver sur la péninsule.

Le système THAAD tire des missiles conçus pour intercepter et détruire des missiles balistiques alors qu'ils sont encore juste à l'extérieur de l'atmosphère ou bien qu'ils viennent d'y entrer, durant leur dernière phase de vol.

Il va être déployé dans le comté de Seongju, à environ 200 kilomètres au sud-est Séoul, selon le ministère sud-coréen de la Défense, qui cite un accord entre le secrétaire américain à la Défense Ash Carter et son homologue Han Min-Koo.

L'opération sera achevée d'ici la fin 2017 et le système pourra protéger les deux tiers de la Corée du Sud des missiles nord-coréens. THAAD protégera aussi des usines, des centrales nucléaires ou des dépôts pétroliers.

«Nous espérons que le peuple et les habitants de Seongju (...) soutiendront» ce déploiement, a ajouté le ministère.

Mais des habitants en colère avaient manifesté par avance leur opposition au bouclier, de peur de répercussions économiques et environnementales.

Mercredi, des milliers d'habitants de cette région reculée ont encore défilé dans la ville de Seongju, brandissant des pancartes proclamant leur «opposition absolue au déploiement de THAAD», selon l'agence sud-coréenne Yonhap.

Kim Hang-Gon, responsable local, et une dizaine d'autres personnes ont entamé une grève de la faim. Ils se sont entaillé les doigts pour écrire des slogans en lettres de sang.

«Le déploiement de THAAD menace les conditions de vie des 45 000 habitants du comté, dont 60% cultivent le melon», ont déclaré des opposants dans un communiqué.

Pyongyang a menacé lundi de lancer une «action physique» contre le système antimissile.