Une Australienne, première geisha occidentale du Japon, s'est vu refuser le droit d'exercer de manière indépendante parce qu'elle est étrangère, a rapporté lundi la presse.

Fiona Graham, connue au Japon sous le nom de Sayuki, a indiqué qu'elle avait demandé à l'Association des geishas d'Asakusa, un quartier de Tokyo, si elle pouvait se mettre à son compte, car «la mère» de sa maison de geishas était désormais trop malade pour continuer à exercer.

«On m'a répondu très clairement que la raison pour laquelle je ne pouvais pas devenir titulaire était que j'étais étrangère», a-t-elle déclaré au journal The Australian.

Fiona Graham a déclaré que son statut actuel était flou mais qu'elle était fortement soutenue par des geishas d'Asakusa et d'autres endroits et qu'elle continuerait à exercer la profession qu'elle a choisie.

«J'ai reçu un soutien énorme des clients japonais et je ne vais certainement pas renoncer», a-t-elle déclaré.

L'Australienne, qui a rejoint l'univers secret et séculaire des geishas en 2007, s'est cependant dite heurtée par ce refus.

«Devenir la première geisha blanche est la chose la plus difficile que j'ai faite», a expliqué Fiona Graham, qui est venue au Japon à 15 ans dans le cadre d'un échange scolaire avant d'y poursuivre ses études jusqu'à l'université puis d'obtenir un doctorat à Oxford, en Grande-Bretagne.

Au Japon, les geishas sont des dames de compagnie raffinées, réservées à une clientèle très aisée, qui dédient leurs vies à la pratique des arts traditionnels japonais.

Avec leur ample kimono, leur chignon de jais et leur visage poudré, les geishas ont pour rôle de chanter, danser ou discuter avec leurs clients, pour leur faire oublier les soucis du quotidien.