(Séoul) Fournir ou non des armes à l’Ukraine : pour Séoul, la décision « dépendra de la Russie », a déclaré jeudi le bureau de la présidence coréenne.

Le bureau du président sud-coréen Yoon Suk Yeol a déclaré jeudi que « la Corée du Sud ne pourrait pas rester les bras croisés en cas de massacres pris au sérieux par la communauté internationale ».

« Ce qui se passera ensuite dépendra de la Russie », a déclaré à la presse un responsable présidentiel sous couvert d’anonymat.

La politique sud-coréenne consiste généralement à ne pas fournir d’armes à des pays en conflit actif, ce qui complique la livraison d’armes à l’Ukraine, a expliqué cette même source, précisant qu’il s’agissait là d’un engagement « volontaire ».

« À moins que des civils ne meurent massivement, notre position actuelle reste inchangée », a ajouté le responsable présidentiel.

La Corée du Sud a soutenu les sanctions économiques imposées à Moscou et envoyé de l’aide humanitaire et des équipements non létaux à l’Ukraine. Elle a également signé récemment d’importants contrats d’armement avec des pays européens, dont la Pologne.

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a laissé entendre mercredi dans une interview à l’agence de presse Reuters que son pays pourrait fournir des armes à l’Ukraine.

« S’il existait une situation que la communauté internationale ne pourrait tolérer, comme une attaque à grande échelle contre les civils, un massacre ou une violation sérieuse du droit de la guerre, il pourrait être difficile d’insister pour ne fournir qu’une aide humanitaire ou financière », a-t-il déclaré.

La Russie a réagi mercredi, mettant en garde Séoul.  

« Malheureusement, Séoul a pris une position assez inamicale dans toute cette histoire », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.  

Un « début de livraisons d’armes signifierait indirectement un certain degré d’implication dans ce conflit », a-t-il prévenu.

Alliée des États-Unis, la Corée du Sud est un exportateur d’armes de plus en plus important au niveau international, mais était jusqu’ici opposée à toute livraison d’armes à l’Ukraine.

Un document des services de renseignements américains qui a récemment fuité décrit le gouvernement sud-coréen comme déchiré entre sa politique actuelle en matière d’aide létale et les demandes croissantes de l’Occident pour obtenir des armes pour l’Ukraine.

M. Yoon doit se rendre aux États-Unis dans le cadre d’une visite d’État la semaine prochaine.