(Pékin) Trois personnes, dont son mari, ont été arrêtées après la découverte d’une femme enchaînée dans l’Est de la Chine, ont annoncé mercredi les autorités, précisant que 17 fonctionnaires locaux avaient aussi été sanctionnés.

Les images fin janvier de cette mère de famille en grande souffrance psychologique, enchaînée par le cou dans une grange de la province du Jiangsu, ont causé une vive émotion en Chine après leur diffusion en ligne.

La femme, qui souffre de schizophrénie, a été hospitalisée.

Dans un communiqué, les autorités provinciales ont annoncé que le mari, du nom de Dong, avait été formellement placé mardi en état d’arrestation, avec deux autres personnes accusées de traite d’être humains.

Le couple a eu huit enfants.

Selon les autorités, la femme, âgée de 55 ans, a été vendue à plusieurs reprises, dont une fois en 1998, pour 5000 yuans (1000 dollars environ au cours actuel) après avoir été enlevée dans son village du Yunnan, à quelque 2000 km du lieu où elle a été découverte.  

Une enquête est en cours à l’encontre de six autres personnes soupçonnées d’avoir participé à ce trafic.

Les autorités avaient dans un premier temps démenti que cette affaire soit liée à un trafic d’êtres humains, un phénomène assez courant dans les campagnes chinoises où les femmes à marier sont relativement rares.

Huit fonctionnaires ont été démis de leurs fonctions et neuf autres sanctionnés à des degrés divers, selon l’administration provinciale.

Le scandale continuait à faire grand bruit sur les réseaux sociaux où le traitement des maladies mentales dans le pays était largement dénoncé. Un mot-dièse lié à l’affaire avait été lu 580 millions de fois mercredi sur le réseau Weibo peu après l’annonce des arrestations.

« Notre gouvernement a perdu toute crédibilité depuis bien longtemps », écrivait un utilisateur dans un commentaire rapidement censuré. « On ne nous a montré aucune preuve ».

La politique de l’enfant unique, imposée en Chine pendant près de 40 ans jusqu’en 2016, a abouti à une pénurie de femmes du fait d’une préférence traditionnelle pour les enfants mâles.

Ce déséquilibre a donné lieu à un grand nombre d’enlèvements de jeunes femmes mariées de force dans les villages où les hommes sont en surnombre.