(Acapulco) Un Canadien, un Américain et un Britannique, figurent parmi les morts de l’ouragan Otis qui a ravagé Acapulco sur la côte Pacifique dans l’ouest du Mexique, ont indiqué lundi les autorités qui ont révisé le bilan de 48 à 45 morts et 47 disparus.

Les trois étrangers « étaient résidents et non des touristes dans le port d’Acapulco », a déclaré la gouverneure de l’état de Guerrero Evelyn Salgado lors de la conférence de presse quotidienne du président Andres Manuel Lopez Obrador.

Dimanche, le ministère mexicain des Affaires étrangères avait indiqué que 263 étrangers se trouvaient dans le port au moment de l’ouragan mercredi, dont 34 Américains, 18 Français et 17 Cubains.

La même gouverneure jointe par téléphone a révisé à la baisse le bilan des victimes.

« Nous déplorons jusqu’à présent – selon le rapport préliminaire du parquet – 45 décès et 47 personnes n’ont pas été localisées », a déclaré la gouverneure.

Ce dernier bilan contredit un communiqué dimanche du gouvernement fédéral faisant état de 48 morts et six disparus.

La marine mexicaine menait lundi des opérations de secours et de recherche des disparus en mer, a constaté un correspondant photographe de l’AFP.

« L’actualisation est constante. Elle est en train de se faire avec la participation du parquet de l’état (du Guerrero) », a précisé le président.

Comme à son habitude, il a dénoncé la « manipulation » de la plupart des médias mexicains, qu’il accuse d’être aux ordres de ses adversaires politiques pour le discréditer.

« Ils étaient comme des vautours à la recherche des morts », a-t-il dit au sujet des représentants des médias à Acapulco.

Le président a indiqué qu’il avait pour sa part « survolé » dimanche Acapulco, où il s’est rendu mercredi soir avant de rentrer à Mexico.  

« Nous avons été dans des centres de distribution », a-t-il déclaré en détaillant les opérations de secours.

Peu d’aide – nourriture et eau – arrivait lundi à Acapulco, selon le photographe de l’AFP.

« Nous sommes en train de chercher de la nourriture, des galettes, de l’eau, des couches, des serviettes hygiéniques, parce qu’aucune aide n’est parvenue jusqu’à notre colonie (quartier) », a témoigné une femme au site d’information Animal politico, qui ne cite pas son nom.

L’ouragan, de force maximale 5, a frappé la ville mercredi au petit matin, dévastant la station balnéaire de près de 780 000 habitants, qui vit essentiellement du tourisme. Des magasins et des supermarchés ont par ailleurs été pillés dans l’attente des secours.

« C’est un désastre »

Les aides du gouvernement et des ONG ont commencé à être distribuées vendredi après-midi, après la réouverture de l’aéroport et la reprise du trafic routier.

En attendant, les habitants s’organisaient en faisant appel à la solidarité des voisins pour réparer et nettoyer les dégâts.  

« En matière d’aide, nous n’avons rien vu provenant des autorités », a affirmé Miguel Antraca, 60 ans, qui s’est rendu sur une plage pour voir son petit commerce en ruines.

Il a déjà connu des cyclones, mais jamais d’une telle ampleur. « C’est un désastre, cela ne s’était jamais produit auparavant, les ouragans étaient plus petits », assure-t-il.  

De simple tempête tropicale, Otis s’est transformé en ouragan de force maximale 5 en seulement six heures au large de la côte Pacifique du Mexique. Il a touché terre avec des vents de 270 km/h, et des rafales de plus de 300 km/h.

L’ouragan a ensuite faibli en progressant dans l’arrière-pays. Mais de fortes pluies persistaient dans les États de Guerrero et d’Oaxaca, deux des plus pauvres du pays.  

La rapidité avec laquelle l’ouragan s’est formé n’a pas laissé le temps aux habitants de protéger leurs commerces, leurs maisons et les hôtels, ni de constituer des stocks d’eau et de nourriture.

Eva Luz Vargas, 45 ans, s’est jointe à ses voisins pour commencer à ramasser les débris. Mais cette vendeuse de produits pour les touristes, mariée à un pêcheur, s’inquiète pour le futur.

« Nous voulons que le gouvernement nous aide parce que c’est vraiment grave », dit-elle.

Le gouvernement fédéral a dénombré plus de 273 000 habitations, 600 hôtels et 120 hôtels ayant subi des dégâts plus ou moins graves. Par ailleurs, 12 autoroutes et routes restaient bloquées.  

Selon le cabinet de conseil Enki Research, spécialisé dans les phénomènes naturels, Otis a causé des dégâts s’élevant à environ 15 milliards de dollars.