(Quito) Deux voitures piégées ont explosé dans la nuit de mercredi à jeudi à Quito, à proximité de bâtiments de l’administration chargés des prisons, sans faire de victime, ont annoncé les autorités équatoriennes qui ont aussi fait état de tirs de grenades.

L’un des véhicules a explosé en face du siège du SNAI, l’organisme chargé de l’administration des prisons en Équateur, l’autre devant un ancien bâtiment de cette même administration.

Trois grenades ont en outre explosé dans la ville, a rapporté le maire Pabel Muñoz sur les réseaux sociaux, sans plus de précision.  

Les deux voitures piégées, qui ont explosé dans le même quartier, transportaient des bouteilles de gaz, a constaté un photographe de l’AFP.  

À l’intérieur d’un des véhicules, il y avait « deux bouteilles de gaz, du carburant, une mèche lente et apparemment des bâtonnets de dynamite », a précisé à la presse le directeur des enquêtes de la police, le général Pablo Ramirez.  

Les pompiers ont précisé que l’incendie de ce véhicule avait été « contrôlé » et « qu’aucune personne n’avait été touchée ».  

La police, qui a ensuite signalé « un deuxième véhicule brûlé », a arrêté six personnes, dont une de nationalité colombienne, ayant des antécédents d’extorsion, vol et meurtre, et qui seraient impliquées dans ces explosions, a précisé M. Ramirez.  

« Trois d’entre elles avaient été arrêtées il y a quinze jours pour le vol d’un camion et des enlèvements en vue d’extorsion dans différents endroits de la ville, mais elles avaient été relâchées avec des mesures de substitution », a-t-il ajouté.

Le SNAI a procédé à un transfert de prisonniers mercredi d’une prison à une autre afin d’éviter les affrontements entre gangs liés au trafic de drogue. Selon le général Ramirez, ce transfert « pourrait être » à l’origine des attaques.

Par ailleurs, des centaines de militaires et de policiers sont intervenus mercredi pour rechercher des armes, des munitions et des explosifs dans une prison située dans la ville de Latacunga (sud), l’une des principales du pays, théâtre d’affrontements meurtriers entre prisonniers.

Les affrontements entre gangs dans les prisons équatoriennes ont fait plus de 430 morts depuis 2021.

L’explosion de voitures piégées est un évènement inhabituel à Quito, bien que le trafic de drogue a provoqué au cours des dernières années une vague de violence dans le pays.

Le taux d’homicides a quadruplé depuis 2018 et les enlèvements sont monnaie courante.

Ces attaques à la voiture piégée constituent une nouvelle démonstration de la puissance du crime organisé dans un pays de plus en plus violent, autrefois un havre de paix entre la Colombie et le Pérou, les deux plus grands producteurs de cocaïne au monde.

La violence s’est encore intensifiée avec la campagne électorale en vue de la présidentielle du 15 octobre. L’un des principaux candidats, Fernando Villavicencio, a été abattu par des hommes armés colombiens le 9 août à Quito.