(Santiago du Chili) « Mon père ne devrait pas être dépeint comme une histoire de réussite, car il n’a jamais pu profiter de quoi que ce soit », a dit jeudi le fils de l’ex-baron de la drogue Pablo Escobar, regrettant que de nombreux jeunes rêvent de suivre les pas de son père, glorifié dans une série sur Netflix.

Invité par la municipalité de Santiago à un Conseil pour la transparence, Sebastian Marroquin a vivement critiqué la « narcoculture » que prônent, selon lui, les médias et des séries telles que Le patron du mal.

« Aujourd’hui, 30 ans après sa mort, Pablo Escobar génère plus d’informations que de son vivant », a-t-il dit au cours d’une conférence dans la capitale chilienne.

Il a déploré la glorification de l’activité criminelle et du personnage de Pablo Escobar, affirmant qu’aujourd’hui « beaucoup de jeunes m’écrivent en disant : j’ai vu le film, j’ai vu la série et je veux être comme ton père ».

Sebastian Marroquin, né Juan Pablo Escobar, a adopté cette identité à l’âge de 16 ans lorsqu’avec sa famille ils se sont réfugiés à Buenos Aires après la mort de Pablo Escobar, le défunt chef du cartel de Medellín tué par les forces de sécurité colombiennes en 1993.

« Mon père ne devrait pas être présenté comme un exemple de réussite, car il n’a jamais pu profiter de quoi que ce soit. Je me sens beaucoup plus riche que mon père, car je suis un homme libre », a-t-il dit, ajoutant être aujourd’hui ami avec la plupart des enfants des trafiquants de drogue qui étaient les ennemis de son père et avoir demandé pardon à des centaines de ses victimes.

Interrogé sur la manière selon lui de pouvoir mettre un terme au trafic de drogue et aux violences qu’il génère, il s’est dit favorable à la légalisation de la consommation des stupéfiants, car « toute la machinerie de la prohibition a généré ce contexte ».