(Mexico) Une manifestation à Mexico pour réclamer justice pour les 43 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa disparus en 2014 a fait onze blessés parmi les forces de l’ordre, ont indiqué les autorités.  

Lors d’un affrontement devant les bureaux du procureur général pour demander l’arrestation des personnes liées à cette affaire, des policiers ont été blessés.

« Certains manifestants les ont agressés physiquement et ont lancé des engins explosifs », a déclaré le secrétariat à la sécurité citoyenne dans un communiqué.

« En conséquence, onze policiers ont été blessés par des éclats d’engins explosifs ou souffrent de contusions dues à des coups portés sur différentes parties du corps », a-t-il poursuivi.

Lors de la manifestation, les participants ont peint divers graffitis demandant que justice soit faite sur le bâtiment abritant les bureaux du procureur et d’autres ont brandi des banderoles.

« Que le procureur nous explique, nous dise, pourquoi il a tardé à exécuter les mandats d’arrêt (des personnes liées à l’affaire) car, au contraire, il déploie des forces de l’ordre pour nous empêcher d’atteindre les portes du bureau du procureur », a déclaré Vidulfo Rosales, avocat des familles des 43 étudiants, lors de la manifestation.  

« Encore une fois, comme sous le dernier gouvernement […] les portes des institutions (se sont fermées) face aux victimes », a-t-il déploré.

Cette manifestation a eu lieu au lendemain de la dégradation de l’ambassade d’Israël par des protestataires venus réclamer l’extradition d’un enquêteur mexicain, accusé notamment d’avoir manipulé des preuves dans cette affaire.  

Les étudiants ont disparu dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014 à Iguala, dans l’État de Guerrero, où ils s’étaient rendus pour « réquisitionner » des autobus afin d’aller manifester à Mexico.

Selon l’enquête officielle en vigueur jusqu’à présent, les 43 jeunes ont été arrêtés par la police locale en collusion avec le gang Guerreros Unidos puis tués par balles et brûlés dans une décharge pour des raisons qui restent obscures. Seuls les restes de trois d’entre eux ont pu être identifiés.

Le rapport officiel publié mi-août par la « Commission pour la vérité Ayotzinapa », mise en place par le président Andres Manuel Lopez Obrador, avait estimé que des militaires mexicains avaient une part de responsabilité dans ce crime, l’un des pires cas de violations des droits humains au Mexique où l’on compte quelque 100 000 disparus.