(Bogotá) La plus grande faction dissidente de la guérilla des FARC de Colombie, qui avait rejeté l’accord de paix de 2016, a annoncé la suspension de ses attaques contre les forces de sécurité afin de parvenir à un cessez-le-feu bilatéral.

Dans une vidéo diffusée ce vendredi, le meneur de la faction dissidente autoproclamée « État-major central des FARC-EP » s’est exprimé au côté d’une quinzaine de combattants en tenues de camouflage et armés de fusils d’assaut.

« Il a été ordonné à toutes les unités de la guérilla des FARC-EP d’éviter au maximum les affrontements avec les forces publiques tant que nous ne sommes pas attaqués », a déclaré cet homme qui ne s’est pas identifié.

Il s’agit, d’après le quotidien colombien El Tiempo, d’Ivan Mordisco, pourtant donné pour mort en juillet dernier par l’ancien président Ivan Duque lors d’une opération de l’armée.

L’arrêt des hostilités est le point de départ pour « créer un climat propice et initier avec le gouvernement national les accords et mécanismes pour un cessez-le-feu bilatéral », ajoute encore le guérillero, qui assure que la vidéo a été tournée le 22 septembre.

Le nouveau président de gauche Gustavo Petro, au pouvoir depuis début août, a multiplié les appels à la négociation en vue du désarmement des différents groupes armés du pays pour mettre fin à la violence dans le cadre de sa politique de « paix totale ».

Des délégués du gouvernement ont notamment rencontré samedi dernier dans le département de Caqueta (sud) des membres de cette même faction des FARC-EP pour initier ce dialogue.

Dans la vidéo publiée ce vendredi, le chef rebelle affirme être lui aussi disposé à entamer « des discussions franches pour chercher une porte de sortie au conflit social et armé » qui dure depuis plus de 50 ans dans le pays.  

Avec environ 2000 combattants, selon le centre de recherche Indepaz, « l’État-major central des FARC-EP », aussi connu sous le nom de « Bloc Sud-oriental », est le plus important groupe dissident des FARC en Colombie.

Il opère principalement dans la forêt amazonienne et à la frontière avec le Venezuela, en tirant profit du trafic de drogue et de l’extraction d’or illégale.

D’autres groupes dissidents des FARC ont également fait part de leur volonté de dialoguer avec le nouveau gouvernement.

Jeudi, M. Petro a également informé que les négociations avec l’ELN guévariste, dernière guérilla constituée comme telle encore active dans le pays, commencerait « dans quelques jours ».