(Caracas) Jorge Rodriguez, un des hommes clés du pouvoir vénézuélien, a demandé à l’opposition de cesser son « hypocrisie » mercredi lors de sa reconduction comme président de l’Assemblée nationale élue en 2020 alors que l’opposition boycottait le scrutin.

« Vous voulez le dialogue ? L’hypocrisie, ça suffit ! Vous voulez le dialogue ? Libérez Alex Saab ! », a lancé M. Rodriguez qui était le chef de la délégation du pouvoir lors des négociations avec l’opposition au Mexique.

Caracas avait suspendu en octobre ces négociations initiées en août en réaction à l’extradition du Cap-Vert aux États-Unis d’Alex Saab, considéré comme un important intermédiaire du pouvoir vénézuélien et proche du président Nicolas Maduro, accusé de blanchiment d’argent par la justice américaine.

Le pouvoir pose la libération d’Alex Saab et la reprise de contrôle par Caracas des avoirs vénézuéliens à l’étranger comme conditions à la reprise du dialogue destiné à sortir le pays de la crise politique.

De nationalité colombienne, Alex Saab, à qui le président Nicolas Maduro avait délivré un passeport diplomatique, devait selon les autorités vénézuéliennes figurer à la table des négociations.

En parallèle, alors que la séance parlementaire s’ouvre traditionnellement le 5 janvier avec l’élection de ses présidents, le leader de l’opposition Juan Guaidó a organisé une cérémonie protocolaire similaire dans un parc de Caracas.  

Président de l’Assemblée élue en 2015, M. Guaidó qui s’est autoproclamé président par intérim du Venezuela en 2019 a promis « d’affronter la dictature ».  

« Ce qui nous reste de République […] est dans la cérémonie d’aujourd’hui […] La République ne va pas se perdre, la République, nous allons la faire renaitre », a-t-il dit.  

Soutenu par les États-Unis et une partie de la communauté internationale, Juan Guaidó contrôle les avoirs vénézuéliens à l’étranger, essentiellement un milliard de dollars d’or déposé à la Banque d’Angleterre et le contrôle d’entreprises comme Citgo aux États-Unis.