(Brasilia) L’ex-juge anticorruption et ancien ministre de la Justice brésilien, Sergio Moro, a adhéré mercredi au parti centriste Podemos en vue des élections présidentielle et parlementaires de 2022.  

L’ancien juge, qui s’est fait connaître pour avoir condamné en 2017 l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) pour corruption, avant de devenir ministre de la Justice du président Jair Bolsonaro, n’a pas révélé à quel mandat il souhaitait postuler.  

La direction du parti Podemos l’a qualifié de « futur président du Brésil ».

« S’il est nécessaire de prendre la tête dans ce projet, mon nom sera toujours à la disposition du peuple brésilien », a déclaré M. Moro au cours d’une cérémonie à Brasilia. « Je ne fuirai pas ce combat, mais je sais qu’il sera difficile », a-t-il ajouté.  

Podemos compte 11 députés (sur 513) et 9 sénateurs (sur 81) au Parlement.  

Sergio Moro, 49 ans, qui avait mené la vaste enquête anticorruption Lava Jato (Lavage Express), se positionne dans ce qui est qualifié au Brésil de « troisième voie », face au président d’extrême droite Jair Bolsonaro et à l’ancien dirigeant de gauche Lula da Silva.  

Ce dernier n’a pas encore annoncé sa candidature, mais il est le favori des sondages face au chef de l’État sortant.  

Selon les dernières enquêtes d’opinion, pour la présidentielle d’octobre 2022, Jair Bolsonaro est crédité de 26 % des intentions de vote contre 44 % pour Lula. L’ancien juge n’atteint pas les 10 %.  

M. Moro avait condamné Lula da Silva en première instance en juillet 2017 pour avoir reçu un triplex en bord de mer en échange de faveurs dans l’attribution de marchés publics.

Après avoir été condamné en appel, l’ancien tourneur-fraiseur avait purgé 18 mois de prison, d’avril 2018 à novembre 2019. La Cour suprême a par la suite annulé ces condamnations.  

Après 22 ans dans la magistrature, Sergio Moro avait été nommé ministre de la Justice de Jair Bolsonaro. Il avait démissionné en avril 2020 avec fracas, dénonçant des ingérences du chef de l’État.

En avril 2021, la Cour suprême du Brésil a confirmé un arrêt qui qualifiait l’ex-juge de « partial » dans le procès pour corruption qui avait conduit Lula en prison.

S’il n’obtenait pas suffisamment de soutien pour une candidature à la présidence, M. Moro pourrait se présenter au Sénat.