(Santiago du Chili) Les députés chiliens ont approuvé mardi une proposition de loi qui dépénalise l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse, le texte devant encore être débattu au Sénat.  

« Avec 75 votes pour, 68 contre et deux abstentions, la Chambre (des députés) a approuvé le projet pour dépénaliser l’avortement pour les femmes jusqu’à 14 semaines de grossesse », a indiqué l’Assemblée sur Twitter.  

« La dépénalisation de l’avortement est approuvée ! C’est pour toutes les femmes et les personnes enceintes qui ont été persécutées et criminalisées, surtout si elles ont peu de ressources financières » s’est félicitée sur Twitter la députée communiste Camila Vallejo, une des initiatrices du texte.  

Les parlementaires ont commencé à débattre en janvier de cette proposition de loi déposée en 2018 par l’opposition de gauche pour éviter une peine de prison aux femmes choisissant de se faire avorter.

Pour être définitivement adopté, le texte voté à l’occasion de la Journée mondiale du droit à l’avortement doit encore être approuvé par le Sénat.

Jusqu’à 2017, le Chili était un des rares pays n’autorisant l’avortement sous aucune condition, selon une loi votée sous la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).  

Sous la pression de mouvements féministes, un texte avait finalement été voté permettant l’avortement en cas de danger pour la vie de la mère, de l’enfant ou de viol.  

Mais selon les associations, ces IVG ne représentent que 3 % des milliers d’avortements clandestins qui ont lieu chaque année dans ce pays de 18 millions d’habitants.

En Amérique latine, l’interruption volontaire de grossesse est légale en Uruguay, à Cuba, en Argentine, dans la ville de Mexico et trois États mexicains.  

Elle est totalement interdite au Salvador, au Honduras, au Nicaragua, en République dominicaine et en Haïti.

Dans les autres pays d’Amérique latine, l’avortement n’est autorisé que dans les cas où la vie de la femme est en danger, ou dans certains cas s’il y a eu viol ou si le fœtus n’est pas viable.