(Lima) La candidate de droite Keiko Fujimori a demandé lundi au président intérimaire du Pérou, Francisco Sagasti, un audit international sur le scrutin du second tour de la présidentielle du 6 juin, dont le résultat, toujours partiel, lui est défavorable.

« La demande que nous avons faite au président est de lancer un appel à des experts internationaux, comme cela a été fait en Bolivie », a déclaré la candidate de la droite populiste après avoir remis une lettre au chef de l’État.  

En 2019, un rapport de l’Organisation des États d’Amérique (OEA) réalisé à la suite de l’élection présidentielle en Bolivie avait conclu à des « manipulations intentionnelles » de la part du gouvernement du président de gauche, Evo Morales (2006-2019).

Mme Fujimori a ensuite lu le contenu de la lettre où elle invite le président par intérim à « demander aux organisations internationales de réaliser un audit électoral ».  

L’objectif est qu’« une entité indépendante puisse examiner les listes électorales, les registres de vote, les listes d’électeurs, le système informatique utilisé entre autres, et déterminer si les résultats traités et comptés par l’Organisation des processus électoraux (ONPE) représentent le véritable reflet de la volonté populaire ».

Le camp de la candidate ultralibérale dénonce des « fraudes » dans ce scrutin qui donne vainqueur le candidat de la gauche populaire, Pedro Castillo, avec 50,12 % des voix sur 100 % des votes dépouillés, soit environ 44 000 voix d’avance. Des recours portant sur plusieurs dizaines de milliers de votes ont été déposés.  

La mission d’observation de l’OEA, les États-Unis et l’Union européenne ont estimé que le scrutin avait été libre et transparent et ont défendu le travail de l’ONPE responsable de l’organisation du vote et celui du Jury national des élections (JNE) chargé d’étudier les litiges.  

La fille de l’ex-président Fujimori (1990-2000), qui est dans le collimateur de la justice dans une enquête pour corruption, a commencé à évoquer des fraudes trois jours après le scrutin lorsque le candidat Pedro Castillo a repris l’avantage qu’elle détenait jusque-là.  

Des manifestations en faveur de l’un ou l’autre camp sont organisées quotidiennement dans le pays, les uns réclamant de « nouvelles élections », les autres exigeant que soit proclamé le vainqueur.