(Caracas) Au moins six personnes sont mortes vendredi dans le naufrage d’un bateau reliant le Venezuela et Trinité-et-Tobago, distants d’une centaine de kilomètres, selon un bilan officiel qui risque de s’alourdir.  

« Pour le moment, nous avons malheureusement 6 morts, quatre femmes et deux hommes », a annoncé lundi à des médias locaux la gouverneure de l’État de Delta Amacuro (nord est), Lizeta Hernandez, soulignant que les recherches se poursuivaient pour trouver « les dix citoyens vénézuéliens manquants, parmi lesquels trois sont probablement mineurs ».  

Les autorités n’ont toutefois pas précisé le nombre de personnes à bord du bateau qui était parti de La Horqueta pour l’île de Trinité vendredi.

Dans un communiqué conjoint, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Office international pour les migrations (OIM) ont fait part de leur « profonde consternation ». « Alors que les conditions de vie continuent à se dégrader […], les Vénézuéliens continuent à entreprendre des voyages qui mettent leur vie en péril », ont-ils souligné.  

De nombreux habitants du Delta Amacuro voyagent clandestinement vers Trinité-et-Tobago pour fuir la crise au Venezuela, en plein marasme économique, aggravé par les sanctions économiques — notamment américaines — visant à évincer du pouvoir le président Nicolas Maduro.  

Il n’est pas rare que les bateaux soient surchargés et les accidents sont nombreux.  

En décembre, une trentaine de personnes sont décédées lors du naufrage d’un bateau parti clandestinement de Güiria, dans l’État de Sucre au Venezuela.  

Entre 2018 et 2019, une centaine de personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre Trinité, selon des données de l’opposition.  

Selon l’ONU, quelque 5 millions de Vénézuéliens ont fui le pays de 30 millions d’habitants depuis 2015, 25 000 ayant choisi comme destination Trinité-et-Tobago, pays de 1,3 million d’habitants.