Le Groupe de Lima est contre toute intervention militaire au Venezuela pour renverser le président Nicolas Maduro, a déclaré mardi le ministre péruvien des Affaires étrangères, Nestor Popolizio.

«En tant que Groupe de Lima, nous avons dit que nous ne soutenons aucune intervention militaire au Venezuela», a dit le ministre péruvien à la presse.

Le Groupe de Lima, qui compte 14 pays dont des pays d'Amérique latine et le Canada, a été créé en août 2017 pour contribuer à une solution pacifique de la crise au Venezuela.

Sa prise de position contre toute intervention militaire dans ce pays survient alors que les États-Unis, qui veulent que M. Maduro quitte le pouvoir, ont déclaré que «toutes les options sont sur la table».

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Bolton, a répété lundi devant les journalistes, comme l'avait fait le président Donald Trump la semaine dernière, que «toutes les options» étaient prises en compte concernant le Venezuela.

Le chef de la diplomatie péruvienne a rappelé que le Groupe de Lima étudiera lundi prochain à Ottawa de nouvelles mesures pour soutenir l'opposant Juan Guaido, président du Parlement, qui s'est proclamé président du Venezuela par intérim.

Onze des 14 pays du Groupe reconnaissent M. Guaido comme président par intérim, comme l'ont fait les États-Unis aussitôt après son autoproclamation. Les trois pays du groupe qui ne le reconnaissent pas sont le Mexique, le Guyana et Sainte-Lucie.

La réunion d'Ottawa a été convoquée en urgence par le Canada. «Nous allons continuer à donner des impulsions qui appuieront le régime de Juan Guaido, parce que c'est le gouvernement de transition qui respecte strictement la Constitution vénézuélienne», a déclaré M. Popolizio.

«Nous n'avons aucune information» sur une éventuelle intervention militaire étrangère au Venezuela, a encore dit le ministre péruvien.

Il a souligné que la Colombie avait nié tout lien avec des rumeurs sur un possible déploiement de 5000 soldats sur son territoire en vue d'une action militaire au Venezuela.

Cette hypothèse avait été suggérée par une ligne griffonnée sur un bloc-notes que John Bolton tenait à la main lors d'un point de presse lundi à Washington. «5000 soldats en Colombie», pouvait-on lire en regardant de près les clichés.

Interrogé mardi à ce sujet, le Pentagone s'est refusé à tout commentaire.