Le baron de la drogue mexicain Joaquin «Chapo» Guzman, détenu dans un établissement de haute sécurité près de Mexico, a demandé à ses avocats d'accélérer son extradition vers les États-Unis à cause des mauvais traitements dont il serait victime en prison, ont-ils annoncé mercredi.

Après s'être entretenu avec son client, Me José Refugio Rodriguez a indiqué au micro de Radio Formula que le patron du cartel de Sinaloa (ouest) lui avait demandé de faire tout ce qui était en son pouvoir pour «faire cesser la situation qu'il vivait» dans la prison de l'Altiplano.

Guzman, 58 ans, se plaint de ne pas bénéficier d'un suivi médical suffisant et ne pas pouvoir dormir à cause des autorités pénitentiaires qui font l'appel très régulièrement.

Bénéficiant de complicités internes, «El Chapo» s'était enfui en juillet dernier de manière spectaculaire de prison par un trou creusé sous la douche de sa cellule.

Depuis son retour début janvier derrière les barreaux, les autorités ont pris des mesures exceptionnelles pour éviter qu'il ne s'évade à nouveau, avant une possible extradition vers les États-Unis.

«Contrairement à ce qu'affirment les autorités pénitentiaires, le fait d'empêcher quelqu'un de dormir est un acte de torture», a ajouté l'avocat d'«El Chapo» qui dit avoir «trouvé un homme désespéré, abattu».

Les États-Unis ont lancé deux processus d'extradition contre le chef du cartel de Sinaloa, l'un par une cour de Californie et l'autre par un tribunal du Texas pour homicide et trafic de drogue.

Le Mexique, qui s'y refusait jusqu'à présent, a accepté l'extradition du baron de la drogue vers son puissant voisin au Nord. Après la précédente arrestation de Guzman en février 2014, le président mexicain Enrique Pena Nieto avait refusé son transfert vers les États-Unis, promettant de le juger et de l'incarcérer au Mexique.