Le volcan Calbuco, dans le sud du Chili, est entré jeudi en éruption, pour la troisième fois en une semaine, projetant une énorme colonne de fumée et de cendres, incitant les autorités à maintenir l'alerte rouge.

«Comme cela était prévu, la troisième éruption du volcan Calbuco est arrivée. Alerte rouge», a annoncé sur Twitter le Service national de géologie et des mines (Sernageomin).

Les experts avaient prévenu que l'épisode éruptif pourrait durer plusieurs semaines.

En milieu de journée, le cratère, culminant à 2003 mètres d'altitude, crachait une énorme colonne de fumée et de cendres en direction du sud.

«C'est un épisode (éruptif) moins fort que ce que nous avons vu avant», a expliqué à Santiago le vice-ministre de l'Intérieur, Madmuh Aley.

«La colonne (de cendres) ne dépasse pas les quatre kilomètres de hauteur et se dirige vers le sud», a-t-il ajouté, alors que les cendres étaient montées jusqu'à 17 kilomètres au-dessus du volcan lors des deux premières éruptions.

«Il ne devrait pas y avoir d'importantes complications, à part pour les personnes vivant au sud du volcan», a-t-il dit, précisant : «Nous ne sommes pas dans une situation de danger».

Dans les villes proches de Puerto Montt et Puerto Varas, le regain d'activité du Calbuco a toutefois créé une certaine agitation, des milliers de personnes allant en urgence chercher leurs enfants à l'école ou faire le plein dans les stations-essence, selon les images des télévisions locales.

Les autorités ont ordonné l'évacuation de la population dans un rayon de 20 kilomètres autour du volcan, situé sur la côte Pacifique à 1300 kilomètres au sud de Santiago.

«Nous avons ordonné l'évacuation dans le même périmètre de 20 kilomètres qui est sous restriction» depuis une semaine, quand les deux premières éruptions avaient obligé à déplacer plus de 6.000 personnes, a expliqué le gouverneur de la région, Nofad Abud, sur la chaîne d'informations 24 horas.

«Soudainement, on nous a avertis qu'il fallait évacuer, alors on a pris nos voitures, mais c'était plus calme que la première fois», a raconté à l'AFP Horacio Camaño, depuis la localité de Ensenada.

Dans la zone proche du volcan, où seuls quelques habitants avaient été autorisés à revenir ces derniers jours pour récupérer des affaires ou nourrir leurs animaux, les services d'urgence travaillaient à évacuer le lourd tapis de cendres tombé sur les routes et les maisons, dont certaines se sont affaissées sous le poids.

Le brusque réveil il y a une semaine du volcan Calbuco, après 54 ans de demi-sommeil, avait projeté un nuage de cendres jusqu'en Argentine et en Uruguay, provoquant l'annulation de vols vers et depuis les États-Unis et l'Europe.

Jeudi, les autorités argentines ont d'ailleurs à nouveau suspendu quelques vols dans la région de Bariloche (sud), par mesure de précaution.

Au total, le volcan a expulsé environ 210 millions de mètres cubes de cendres lors de ses deux premières éruptions. Aucune victime n'est à déplorer selon les autorités.