La guérilla colombienne de l'ELN a rejeté jeudi la condition posée par le gouvernement de la libération d'un Canadien employé par une compagnie minière, retenu en otage depuis le début de l'année, pour l'ouverture de négociations de paix.

La guérilla colombienne de l'ELN a rejeté jeudi la condition posée par le gouvernement de la libération d'un Canadien employé par une compagnie minière, retenu en otage depuis le début de l'année, pour l'ouverture de négociations de paix.

Dans un communiqué adressé au président Juan Manuel Santos, la rébellion d'extrême gauche réclame un «dialogue sans condition» avec les autorités, alors que le chef de l'État a jusqu'ici exclu d'engager des pourparlers tant qu'elle détiendrait des otages.

Seconde guérilla après les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), l'ELN (Armée de libération nationale) a revendiqué la capture de Jernoc Wobert, un ingénieur canadien de 47 ans, enlevé le 18 janvier dans un chantier de la multinationale Braewal Mining, dans la province de Bolivar, proche de la frontière avec le Venezuela.

En échange de sa libération, le mouvement de rébellion a exigé de la compagnie minière basée à Toronto qu'elle renonce à ses activités en Colombie, dénonçant une spoliation des communautés locales. Une exigence qu'elle a de nouveau maintenue jeudi.

«Face à cette demande, la compagnie a gardé le silence et le gouvernement renforce l'armée dans le sud de Bolivar afin d'essayer de secourir par la force» l'employé canadien, a déploré l'ELN dans son message signé par son chef suprême Nicolas Rodriguez Bautista et publié sur son site internet.

Le secteur minier et pétrolier, locomotive de l'économie, constitue l'une des cibles privilégiées des groupes illégaux en Colombie, où le conflit a fait en un demi-siècle quelque 600 000 morts, 15 000 disparus et près de 4 millions de déplacés.

Forte d'envion 2500 combattants selon les autorités, la guérilla réaffirme toutefois sa volonté de «continuer les efforts pour engager des négociations de paix», dans le sillage des pourparlers ouverts en novembre avec les Farc qui ont de leur côté officiellement renoncé aux enlèvements de civils.