Le bilan de l'effondrement de trois immeubles dans le centre de Rio de Janeiro a été révisé à quatre morts et 22 disparus, a indiqué jeudi soir le maire de Rio Eduardo Paes, près de 24 heures après la catastrophe et des recherches ininterrompues dans une montagne de décombres.

Lors d'une conférence de presse, le maire a expliqué qu'après avoir croisé toutes les données, il y avait «quatre morts» retirés des décombres et vingt-deux personnes encore portées disparues. Six personnes ont également été blessées, dont une gravement.

La mairie a décrété trois jours de deuil à partir de vendredi (bien vendredi).

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a déclaré «suivre de près» les recherches et exprimé l'espoir de retrouver des survivants, lors du Forum social de Porto Alegre qui réunit des milliers d'altermondialistes .

Les équipes de secours continuaient jeudi soir à déblayer sans relâche les décombres avec excavatrices et pelleteuses.

Le maire de Rio a dit encore ignorer les causes de cet accident survenu à proximité du Théâtre municipal, dans le quartier historique et commercial de Rio, très fréquenté dans la journée mais déserté le soir.

«Nous continuons à donner la priorité au sauvetage des vies humaines», a souligné le maire même si, pour les secours, il est «peu probable» de retrouver des survivants.

Tout autour, dans un décor de bombardements, les pelleteuses déblayaient les décombres, alors que les secouristes aidés de chiens travaillaient avec précaution pour repérer d'éventuels survivants.

Un immeuble de vingt étages s'est effondré sur deux autres bâtiments voisins, l'un de quatre étages et l'autre de dix.

Après plusieurs accidents survenus au cours des derniers mois, cette catastrophe met une fois de plus au grand jour la vétusté et le manque d'entretien des infrastructures de la ville qui accueillera des matchs de la Coupe du monde de football de 2014 et les jeux Olympiques de 2016, selon des experts.

Alors que les témoins ont parlé d'une violente explosion avant l'effondrement de l'immeuble, le maire a évoqué un possible «problème structurel» du principal immeuble édifié dans les années 1940.

Un porte-parole de la police a affirmé que, dans l'immeuble Liberdade de vingt étages, des travaux «illégaux» étaient en cours.

«Cela a pu modifier la structure de l'immeuble. Il y avait aussi du matériel de construction stocké qui a pu provoquer une rupture de la structure. La rupture a été brutale, sans signe précurseur de fissures», a-t-il précisé.

Les immeubles voisins ont été inspectés par la défense civile et les stations de métro de la région, qui avaient été fermées, ont rouvert jeudi après une inspection rigoureuse, selon les autorités.

Un témoin a raconté mercredi soir avoir «entendu une explosion comme si c'était de la dynamite implosant un immeuble», a dit à la presse Luiz Carlos Nascimento.

D'autres ont relaté des scènes de terreur qui, selon eux, «rappelaient celles du 11 septembre» 2001 quand les deux tours jumelles de New York ont été attaquées par Al-Qaïda.