La guérilla colombienne des Farc a pu se procurer à l'étranger des missiles antichar, a annoncé dimanche le président colombien Alvaro Uribe, précisant que Bogota s'était plaint auprès des pays concernés, notamment le Venezuela, selon la presse locale.

«Nous savons que les groupes terroristes (terme employé par Alvaro Uribe pour se référer aux guérillas, ndlr) ont acquis des lance-roquettes de marque sur les marchés internationaux d'armement (...) La Colombie le sait», a déclaré le chef de l'Etat lors d'une cérémonie publique à Medellin (450 km au nord-ouest de Bogota).

M. Uribe a précisé avoir déjà «présenté sa plainte par la voie diplomatique aux pays concernés».

La déclaration intervient alors que la revue britannique spécialisée en défense Jane's a révélé que l'armée colombienne avait saisi plusieurs lance-roquettes antichar qui auraient été vendus par un fabriquant suédois à l'armée vénézuélienne.

Selon Jane's, il s'agissait de missiles du modèle AT4 de Saab Bofors Dynamics.

Dimanche, l'hebdomadaire d'investigation colombien Semana a pour sa part publié un article affirmant que Bogota avait annoncé à Caracas la saisie de «plusieurs lance-roquettes AT-4», découverts en juillet 2008 dans un campement des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes).

Après cette découverte, précise la revue, la Colombie a aussi informé la Suède qui lui a confirmé que les numéros de série de ces armes correspondaient à un lot vendu à l'armée vénézuélienne.

Semana rappelle enfin que des courriers électroniques remontant à 2007 saisis dans l'ordinateur du numéro deux des Farc tué dans un bombardement le 1er mars 2008, Raul Reyes, laisseraient apparaître des «liens étroits», économiques, politiques et militaires entre le gouvernement d'Hugo Chavez et la guérilla.

Les déclarations de M. Uribe et la publication de ces informations interviennent alors que les relations entre Caracas et Bogota sont très tendues, notamment après l'annonce par la Colombie du renforcement de sa coopération militaire avec les Etats-Unis, dont l'armée pourra faire usage d'au moins trois bases dans ce pays, dans le cadre de la lutte antidrogue.