Quelque 70 militaires argentins vont être poursuivis pour 80 cas de tortures commis dans les rangs de l'armée sud-américaine pendant la guerre des Malouines contre la Grande-Bretagne, en 1982, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

En appel, la chambre fédérale de la ville de Comodoro Rivadavia, dans le sud du pays, a en effet confirmé qu'il s'agissait de violations de droits de l'homme et donc de crimes imprescriptibles, a-t-on précisé de même source.

«Cela fait 27 ans que nous nous battons pour que cela se sache, nous sommes vraiment satisfaits», a déclaré samedi Eduardo Alonso, président du Centre des anciens combattants des îles Malouines à La Plata (60 km au sud de Buenos Aires).

«La semaine prochaine, d'autres soldats vont dénoncer les vexations qu'ils ont subies», a-t-il ajouté.

Il a cité plusieurs formes de torture, comme «le simulacre de fusillade» ou encore «la privation de nourriture», subies par des militaires argentins.

La justice enquête sur les morts des soldats Rito Portillo, présumé fusillé, et de Remigio Fernandez, abandonné à son sort dans les îles par punition.

La guerre avait débuté en avril 1982 lorsque la dictature argentine avait envoyé des troupes envahir ce petit archipel, situé à 500 km de ses côtes dans l'Atlantique sud mais possession britannique depuis 1833.

La Grande-Bretagne avait finalement vaincu les Argentins au terme d'une guerre de 82 jours, qui avait fait 649 morts dans les rangs argentins et 255 dans ceux de l'armée britannique. La guerre des Malouines, dernier baroud d'honneur d'une dictature à bout de souffle, avait précipité la chute des militaires et le retour à la démocratie l'année suivante.