La Franco-Colombienne Ingrid Betancourt s'est dite immensément heureuse dimanche de la libération d'un otage politique des Farc, trois mois et demi après la sienne, appelant les dirigeants de la guérilla à réfléchir et à libérer tous les autres otages, au micro de Radio Caracol.

«Nous sommes très emus, c'est un immense bonheur», a-t-elle déclaré depuis Vienne, jointe au téléphone par la radio colombienne après la libération d'Oscar Tulio Lizcano, détenu par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) depuis plus de huit ans. «Je veux dire aux Farc qu'elles réfléchissent à ce que cela signifie. S'il vous plaît faites un geste, car il est nécessaire que tous soient libérés et que l'on entame un processus de paix», a-t-elle ajouté.

Cet événement «doit amener toute la direction des Farc à réfléchir», a-t-elle insisté en ajoutant que le moment était venu pour la guérilla «de libérer tous les otages».

«Dieu est en train de produire tous ces événements extraordinaires», a-t-elle affirmé en soulignant qu'elle partageait chaque moment de bonheur avec la famille de l'ex-parlementaire de 63 ans, libéré dimanche matin au cours d'une opération de l'armée colombienne.

Mme Betancourt, qui a aussi félicité l'armée et le président colombien Alvaro Uribe, avait été libérée le 2 juillet lors de l'opération «Jaque» de l'armée, de même que 14 autres otages dits politiques, dont trois Américains.

Les Farc compteraient aujourd'hui quelque 9 000 combattants, selon le ministère de la Défense, et détiennent encore 28 otages dits politiques, qu'elles souhaitent échanger contre 500 de leurs guérilleros capturés par l'armée.