Pour permettre aux travestis et aux homosexuels de pratiquer le culte musulman en toute liberté, une école coranique leur a été dédiée dans un hameau non loin de Jogjakarta, une ville de Java, relate le Jakarta Post.

Souvent perçus comme des déviants sexuels, les lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels sont parfois tenus à l'écart des rites religieux et n'ont pas accès aux lieux de culte. L'accès à la prière, la transcendance et la sensation de se rapprocher de Dieu sont pourtant des droits religieux dus à tout être humain. Dans la pratique, ils sont bien trop souvent réservés aux hétérosexuels.

Ariel, un travesti de 30 ans qui vit depuis plus de dix ans à Jogjakarta «une ville de 500 000 habitants, sur l'île de Java», devait s'introduire secrètement dans la mosquée chaque fois qu'il voulait réciter les tarawih «prières du soir pendant le ramadan». «J'entrais en cachette et je devais porter le sarong pour pouvoir me joindre aux hommes. Certains amis préféraient mettre la mukena «long voile porté par les femmes pendant la prière» et se mêler aux femmes», dit-il. Il leur est souvent arrivé de se voir refuser l'accès à la mosquée. «Même si nous sommes des travestis, nous avons besoin de prier Dieu et d'assister à des rituels. Nous aussi sommes des êtres humains avec des yeux et un coeur. Nous aussi sommes des êtres humains et avons besoin de prier Dieu», poursuit-il en citant les paroles d'une chanson.

>>À lire sur le Jakarta Post