(Kagara) Les forces de sécurité nigérianes traquaient jeudi les hommes armés qui ont enlevé la veille plus de 40 personnes, dont 27 élèves, dans un pensionnat du centre du Nigeria.  

Ce rapt d’élèves, d’enseignants et de membres de leurs familles à Kagara, dans l’État du Niger, est le dernier d’une série d’enlèvements perpétrés dans le centre et le nord-ouest du Nigeria par des groupes criminels, appelés localement « bandits ».

Des hommes lourdement armés, vêtus d’uniforme militaire, ont envahi ce pensionnat de l’enseignement secondaire dans la nuit de mardi à mercredi, tuant un élève, et emmenant avec eux des otages dans la forêt avoisinante.  

Les ravisseurs ont kidnappé 42 personnes, dont 27 élèves et trois professeurs. Le président nigérian Muhammadu Buhari a condamné mercredi cette attaque et ordonné une opération de sauvetage.  

« Nous faisons tout ce que nous pouvons pour libérer les élèves et leurs professeurs », a affirmé jeudi à l’AFP, un des porte-paroles du gouvernement local, Muhammad Sani Idris.  

« Les bandits sont sous pression. Nos agents de sécurité les suivent à la trace. Nous espérons que les élèves seront très vite secourus ».

Les ravisseurs n’ont pas demandé de rançon et les autorités n’en paieront pas, a-t-il assuré.  

Le pensionnat de Kagara était fermé jeudi et la ville était calme, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.  

Des hommes armés ont attaqué mercredi soir Gurmana, une autre ville de l’État du Niger, tuant deux personnes et en enlevant plusieurs autres, a déclaré à l’AFP Ibrahim Audu Hussein, le porte-parole de l’agence des services des urgences du Niger.

Ces bandes criminelles, qui multiplient enlèvements contre rançon et vols de bétail, se cachent souvent dans la forêt de Rugu qui s’étend sur quatre États : Katsina, Zamfara, Kaduna, et Niger.

Elles sont motivées par l’appât du gain, mais certaines ont tissé des liens avec les groupes djihadistes présents dans le nord-est.

C’est notamment le cas de celles qui avaient kidnappé en décembre 344 élèves dans un pensionnat de la ville de Kankara, dans l’État voisin de Katsina, agissant pour le compte du groupe djihadiste Boko Haram, dont le bastion se trouve à des centaines de kilomètres, dans le nord-est du Nigeria.

Les adolescents de Kankara avaient été libérés après une semaine de captivité, à l’issue de négociations.

Ce rapt avait provoqué un émoi mondial et ravivé le souvenir de l’enlèvement par Boko Haram de plus de 200 jeunes filles à Chibok (nord-est), en 2014.