(Mogadiscio) Six personnes, dont trois hauts gradés de l’armée, ont été tuées vendredi dans un attentat-suicide dans le centre de la Somalie, devant un stade où le premier ministre Rooble Mohamed Hussein était attendu, selon la police.

Les islamistes radicaux shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué dans un bref communiqué l’attentat, qui visait selon eux le premier ministre. Celui-ci n’était pas encore arrivé au moment de l’explosion.

Les shebab ont affirmé que plusieurs officiers de l’armée avaient péri, citant les commandants de deux unités militaires locales.

« Il y a eu une forte explosion causée par un kamikaze à l’entrée du stade, six personnes ont été tuées dont trois hauts responsables militaires », a déclaré un policier de Galkayo, Mohamed Abdirahman, joint par l’AFP.

« L’explosion s’est produite alors que le premier ministre était attendu, pour un discours, dans le stade » de la partie sud de Galkayo, située dans l’État semi-autonome de Galmudug, a-t-il ajouté.

Galkayo, à 600 km au nord de Mogadiscio est à cheval entre l’État du Galmudug et celui du Puntland, lui-aussi semi-autonome. La ville a été le théâtre ces dernières années de violences meurtrières entre les troupes des deux régions et entre les clans rivaux occupant ses parties nord et sud.

Un responsable militaire de Galkayo, le colonel Ahmed Dahir, a indiqué à l’AFP que « le kamikaze visait des hauts responsables militaires qui se trouvaient près de l’entrée du stade », sans pouvoir dire « exactement combien de personnes ont péri ».

Selon des témoins, l’explosion a provoqué la panique à l’intérieur du stade.

« On attendait le premier ministre dans le stade quand l’explosion s’est produite. J’ai vu de la fumée et de la poussière et entendu un fort “ Boum ! ” vers la porte. Les gens ont paniqué et il a été très difficile de se frayer un chemin vers la sortie pendant plusieurs minutes », a déclaré à l’AFP l’un d’eux, Naima Ali.

« J’ai vu plusieurs personnes très gravement blessées et des corps d’hommes, dont certains en uniforme militaire, mais je ne peux pas dire combien », a-t-elle ajouté.

La Somalie a plongé dans le chaos depuis la chute du régime militaire du président Siad Barré en 1991, suivie d’une guerre de chefs de clans et de la montée en puissance des shebab.

Ces derniers ont contrôlé la capitale somalienne avant d’en être évincés en 2011 par les troupes de l’Union africaine (UA) qui soutiennent le fragile gouvernement somalien. Ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent leurs opérations.